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Économie

Plus de 35 ans: fini l’attractivité dans Rimouski-Neigette

Fin du programme de financement à La Sphère

Depuis le 31 mai, Rimouski-Neigette est la seule des huit MRC du Bas-Saint-Laurent à ne plus offrir de services d’attractivité pour les plus de 35 ans.

Offert par La Sphère depuis trois ans, l’organisme a été forcé de mettre fin au service en raison de la fin d’une entente de financement triennale.

« Nous avions pourtant de bons résultats. Nous avions créé ce programme parce que nous avions beaucoup de demandes de gens de 36 ans et plus qui ne sont pas desservis par « Place aux jeunes ». Au cours de la dernière année, nous avons accompagné 130 personnes qui se sont installées dans la MRC pour y occuper des emplois pour des retombées évaluées à 37 M$ », commente la directrice générale de la Sphère, Marie-Claude Lapierre.

Madame Lapierre mentionne avoir travaillé fort au cours des derniers mois pour trouver d’autres sources de financement afin de maintenir le service, mais en vain.

Sans baisser les bras, elle estime qu’il serait surprenant que le service reprenne à court terme.

Ce genre de service en attractivité pour les plus de 36 ans existe un peu partout au Québec.

« Les montages financiers sont différents d’une MRC à l’autre. Dans certains cas, c’est la MRC qui finance. Toutes les MRC du Bas-Saint-Laurent offrent le service, sauf Rimouski-Neigette ».

Réussite sur toute la ligne

Au cours des trois dernières années, pas moins de 990 personnes ont bénéficié, ou bénéficient toujours d’un accompagnement dans leurs démarches de migration.

De ce nombre, 347 sont parvenues à réaliser leur rêve de s’établir sur le territoire de Rimouski-Neigette avec leur famille, malgré la complexité du contexte actuel et de la crise du logement qui sévit.

Les agents en attractivité de La Sphère, ce qui inclut Place aux jeunes pour les moins de 36 ans, offrent non seulement une aide à la recherche d’emploi et une opportunité importante de réseautage avec des employeurs potentiels aux personnes souhaitant quitter la ville pour s’installer en région ou revenir dans leur ville natale, mais aussi un accompagnement dans leur recherche de logement et de garderie, en plus de les référer vers des ressources locales et de réaliser des activités pour favoriser l’enracinement.

Jusqu’au 31 mai, l’équipe d’attractivité de la MRC Rimouski-Neigette était composée de Lyne Lafrenière (36 +), Émilie Soucy-Savard et Martin Poirier. Madame Lafrenière est demeurée à l’emploi de la Sphère, mais elle ne fait plus d’attractivité. (Photo courtoisie)

« L’apport de notre service en attractivité va bien au-delà du simple processus migratoire. Il contribue à la vitalité économique de la MRC, à l’implication à la vie communautaire locale et surtout à compenser l’exode des jeunes », précise madame Lapierre.

Perte considérable

« Dans le contexte où la région fait face à de grands défis socioéconomiques tels que le vieillissement de la population, le faible taux de natalité et la pénurie d’employés qualifiés dans les emplois spécialisés, nos agents sont des acteurs clés, couvrant les axes de l’attractivité, de l’intégration et de la rétention », souligne la directrice générale.

Pour le moment, Place aux jeunes Rimouski-Neigette compte encore sur deux ressources cette année, mais tout indique que Martin Poirier pourrait se retrouver seul à nouveau dans tout Rimouski-Neigette pour effectuer ce mandat, faute de financement pour les années subséquentes, en plus de laisser un vide de service important pour la clientèle de 36 ans et plus.

Appel à l’action

Marie-Claude Lapierre lance un appel à l’action auprès des instances politiques et économiques de la MRC Rimouski-Neigette.

« Le constat est clair. Des milliers de postes sont vacants et près de 50% de ces postes nécessitent une qualification que le bassin de main-d’œuvre locale ne peut combler. Avec la fin du service en attractivité 36 +, nous faisons face à une rupture de service dans un contexte où la demande est plus grande que jamais. Plus inquiétant encore, malgré ces données et ce constat, nous observons un désengagement de certains partenaires du milieu », déplore-t-elle.

« Est-ce que notre capitale régionale est vraiment en mesure de se priver de ces ressources? Nous souhaitons trouver une solution pour relancer et maintenir les mandats de nos trois ressources locales en attractivité. Nous invitons donc les acteurs socioéconomiques qui souhaiteraient soutenir et devenir des ambassadeurs de ce projet, ou encore nous soumettre des pistes de solutions et des initiatives, à nous contacter par courriel à [email protected] ou par téléphone à 418 724-4471, p. 223 ».

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