Chasse de l’orignal sans bois refusée en 2024 dans 3 zecs de l’Est
Projet-pilote proposé pour 2025C’est officiel, le ministère responsable de la Faune refuse aux zecs Bas-Saint-Laurent, Owen et Chapais, d’autoriser la chasse contingentée de l’orignal sans bois; avec permis spécial limité, en 2024.
Dans une lettre du 18 juin adressée aux représentants des 10 territoires fauniques sous gestion du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Guillaume Ouellet et Simon Lemay, le ministère vante les qualités de son Plan de gestion de l’orignal.
Il repose surtout sa décision sur des raisons administratives.
Dans la lettre dont nous avons obtenu copie, il est écrit : « Votre proposition de mettre en place un tirage au sort pour des permis spéciaux d’orignaux sans bois dans les zecs du Bas-Saint-Laurent exige des modifications réglementaires, autant dans le Règlement sur la chasse que le Règlement sur les activités de chasse. Ainsi, si la proposition de mettre en place ce type de tirage est bien accueillie par les partenaires, elle pourra être mise en œuvre avec la mise à jour du plan de gestion en 2026 si celui-ci le permet ».
« C’est faux »
« C’est faux », rétorque Guillaume Ouellet qui affirme que le Plan de gestion actuel de l’orignal, prévoit le prélèvement de la femelle ».
Or, Québec n’avait pas avancé des raisons administratives en 2023, pour protéger la femelle dans une année permissive. « Ce n’était pas une demande exigeante pour le ministère, c’était restrictif. Là, on passait en mode permissif pour chasser la femelle en une année restrictive. Ça c’est compliqué pour les fonctionnaires », dit-il.
Le paragraphe précédent confirme la décision suivante : « En 2024, la chasse à l’orignal sera une autre année restrictive comme le prévoit le calendrier de chasse. Une séquence de trois années restrictives devrait renverser la tendance à la baisse ou, à tout le moins, favoriser une stabilisation de la population d’orignaux. Les données de la chasse 2023 montrent une récolte stable ainsi qu’une hausse du succès par rapport à 2022. Il est donc pertinent de maintenir les modalités prévues pour 2024, afin de favoriser au minimum la stabilisation de la population de la zone 2 ».
Déception et colère
Il n’en fallait pas plus pour susciter l’ire du porte-parole 10 territoires structurés de l’Est, Guillaume Ouellet, aussi président de la zec Bas-Saint-Laurent et du Réseau Zec (63 zecs), surpris et déçu du manque d’appui du bureau régional du ministère.
Selon une étude interne, aurait manifesté son accord à la chasse de l’orignal sans bois pour 2024.
La modification demandée en janvier dernier par le regroupement des « 10 », visait à réduire la trop forte pression de chasse sur le mâle, qui sera la cible des chasseurs pour une troisième année consécutive.
Selon Guillaume Ouellet, la récolte des mâles pour une troisième année consécutive risque d’impacter fortement la démographie des troupeaux des trois zecs de la zone 2.
« Ça fait trois ans qu’on se sert la ceinture pour favoriser la densité des orignaux dans nos territoires de l’Est. On a augmenté la densité du cheptel de 6 à 10 bêtes aux 10 km2, à 9-10 orignaux aux 10 km2. Et Québec veut maintenir la permissive en 2025, alors qu’on demande une chasse contrôlée de l’orignal sans bois, avec permis par tirage au sort. la chasse « all-dessed » va scraper nos efforts de protection du cheptel des dernières années et le ratio mâles-femelles va descendre, c’est sûr. Et le prochain Plan de gestion 2026 va sortir avec un cheptel faible, à la baisse et un ratio mâle-femelle débalancé », affirme Guillaume Ouellet.
Projet-pilote avant le plan
Et ce dernier ne lâche pas et il est loin d’avoir dit son dernier mot. Guillaume Ouellet proposera au ministère de la Faune de profiter de 2025, à la veille du Plan de gestion de 2026, pour mener une expérience pilote sur la chasse de l’orignal sans bois dans les trois zecs ciblées.
« Ce qui devrait satisfaire Québec qui est toujours favorable aux études, aux consultations et aux projets-pilotes. En expérimentant une chasse contingentée de l’orignal sans bois, dans une année 2025 permissive, nous allons rôder notre proposition pour arriver en 2026 sans surprise ».