Matane-Baie-Comeau-Godbout : négociation à la dérive
« Nous pensions que la STQ prendrait la négociation au sérieux »Selon la partie syndicale, ce n’est pas de gaieté de coeur que les travailleurs ont recours à la grève dans le conflit actuel avec la Société des transports du Québec (STQ), privant des milliers de vacanciers et d’entreprises de profiter de la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout.
« En annonçant nos journées de grève plus d’un mois à l’avance, nous pensions que la STQ prendrait la négociation au sérieux et qu’on pourrait conclure une entente avant aujourd’hui. Cela dit, nous sommes prêts à agir pour mettre de la pression afin d’obtenir un bon règlement », souligne le porte-parole des syndicats CSN de la STQ, Patrick St-Laurent, dans un communiqué.
Sans convention collective depuis le 1er avril 2023, les employés à quai et les marins, syndiqués affiliés à la CSN, ont déclenché lundi une grève de cinq jours. Celle-ci se poursuivra du 29 juillet au 2 août.
La question des salaires demeure le principal point en litige. Le syndicat indique que ses membres gagnent environ 10 $ l’heure de moins que les autres officiers ayant des brevets comparables.
Devant l’impasse à la table de négociation entre la partie syndicale et la Société des traversiers du Québec (STQ), les parties ont demandé au ministère du Travail, vendredi dernier, l’intervention d’un conciliateur.
Conditions de travail concurrentielles
« Il n’est pas normal que la majorité des travailleurs doivent cumuler un deuxième et parfois un troisième emploi ou doivent avoir recours à des banques alimentaires pour joindre les deux bouts. Avec un salaire moyen de 21,50 $ de l’heure, ce n’est pas si étonnant. La traverse de Matane est précieuse pour toutes les citoyens de notre région. Si elle est perturbée, c’est d’abord pour assurer la pérennité des opérations et cela passe nécessairement par des conditions de travail concurrentielles », indique la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN, Pauline Bélanger.
Dans un communiqué, la STQ évalue les demandes de la partie syndicale à près de 50% d’augmentation sur trois ans. Elle considère ne pas respecter la capacité de payer des contribuables québécois.