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20 à quatre voies entre Rimouski et Mont-Joli : Québec dit non

Le ministère des Transports ignora la suggestion de la coroner Me Monique Tremblay
Une portion de l’autoroute 20 entre Rimouski et Mont-Joli. (Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Québec ignora la recommandation de la coroner Me Monique Tremblay, à la suite du décès d’Arianne Dubé, d’élargir l’autoroute 20 à quatre voies entre Rimouski et Mont-Joli. Le ministère des Transports (MTQ) préfère ajouter des voies de dépassement au tronçon.

Dans une correspondance adressée au coroner en chef du Québec, Me Reno Bernier, le sous-ministre Frédéric Guay explique que le MTQ a réalisé un suivi serré des accident survenus sur l’autoroute 20 entre Rimouski et Mont-Joli.

Considérant l’importance de cet axe routier au Bas-Saint-Laurent, le ministère s’engage à ajouter des voies de dépassement, mais pas d’élargir l’autoroute à quatre voies avec un terre-plein central, comme ailleurs au Québec.

Monsieur Guay écrit entendre les préoccupations des élus régionaux à la suite d’une rencontre survenue en février dernier.

« Cette situation a été retenue par le Ministère après avoir analysé les éléments de la sécurité routière, les données de circulation et les caractéristiques géométriques de cette portion d’autoroute. Cette solution s’est avéré celle qui, non seulement permettra d’améliorer la fluidité de la circulation et la sécurité sur ce tronçon, mais pourra également être réalisée plus rapidement qu’un projet majeur. En ce sens, le Ministère a débuté une étude qui déterminera l’emplacement de ces futures voies de dépassement. Les élus de la région seront informés des résultats de cette étude dès qu’ils seront connus », indique le sous-ministre.

25 accidents mortel

Au début de juillet, le Bureau du coroner recommandait l’élargissement à quatre voies de l’autoroute 20 entre Rimouski et Mont-Joli à la suite de la mort d’Arianne Dubé, survenue en novembre dernier lors d’une collision près de Saint-Anaclet.

Arianne Dubé, en compagnie de son conjoint, Nicholas Lepage et leur fils Mathéo. (Photo Facebook)

Dans son rapport, Me Monique Tremblay citait le nombre élevé d’accidents sur l’autoroute à deux voies, parfois trois.

Le tronçon a provoqué 1 203 accidents de 2004 à 2022, dont 25 mortels. Il reçoit entre 8 100 et 9 500 véhicules par jour, alors qu’entre 7 100 à 9 000 véhicules quotidiennement empruntent l’autoroute 85. Sa construction à quatre voies de deux chaussées, dans chaque direction, se complétera d’ici 2026.

Selon la coroner, une autoroute 20 à quatre voies, avec un terre-plein central, aurait permis à Arianne Dubé de réagir lorsqu’elle a quitté sa voie. Dans le pire des cas, elle aurait fait une sortie de route dans le terre-plein et la collision mortelle aurait pu être évitée.

À Geneviève Guilbault de jouer

Le député Pascal Bérubé exhortait la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, à la planification rapide des travaux d’élargissement de ce tronçon avec quatre voies et un terre-plein central.

Si madame Guilbault mentionnait qu’aucune recommandation du coroner ne justifiait ces travaux, la situation vient de changer, six mois plus tard.

La vice-première ministre et ministre des Transports, Geneviève Guilbault (Photo courtoisie Émilie Nadeau)

« Le tronçon entre Mont-Joli et Rimouski est très dangereux et le rapport de Me Tremblay confirme que la seule solution envisageable pour sécuriser convenablement ce secteur est de procéder à son élargissement et d’en faire une réelle autoroute et non une voie de contournement, comme c’est le cas présentement. Puisque la ministre attendait cette recommandation pour agir, je lui demande de répondre favorablement à la recommandation de la coroner Monique Tremblay. J’espère également pouvoir cette fois compter sur l’appui de la ministre responsable du Bas-Saint-Laurent dans ce dossier », mentionne monsieur Bérubé.

Pétition de 10 000 noms

En février, le député de Matane-Matapédia a déposé une pétition comptant plus de 10 000 noms, à l’Assemblée nationale, demandant que le tronçon de l’autoroute 20 entre Rimouski et Mont-Joli soit élargi.

Le ministère des Transports a déjà confirmé publiquement que l’élargissement était planifié depuis le début de ce projet.

« Il manque seulement la volonté politique d’agir de la part de la ministre des Transports et du gouvernement de la CAQ », estime Pascal Bérubé.

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