Refus d’une 20 à quatre voies : « sa mort n’aura valu rien »

Si le ministère des Transports refuse la recommandation du Bureau du coroner d’élargir à quatre voies l’autoroute 20 entre Rimouski et Mont-Joli, Nicholas Lepage, le conjoint d’Arianne Dubé, décédée dans une collision près de Saint-Anaclet en novembre dernier, estime que sa mort n’aura value absolument rien.

Dans une correspondance adressée au coroner en chef du Québec, Me Reno Bernier, le sous-ministre Frédéric Guay explique que le MTQ préfère ajouter des voies de dépassement au tronçon pour améliorer la fluidité de la circulation.

« À l’endroit où Arianne a perdu la vie, il y avait une voie de dépassement. La coroner estime que sa mort aurait pu être évitée avec une 20 à quatre voies parce qu’elle aurait fait une sortie de route dans le terre-plein. C’est décevant pour nous, mais aussi pour toutes les autres familles qui ont perdu un être cher sur cette portion de l’autoroute. Il y en aura d’autres, c’est certain », estime monsieur Lepage.

Projet onéreux

Conscient que l’élargissement de la 20 à quatre voies s’avère un projet onéreux pour le gouvernement du Québec, le père de famille estime que le ministère des Transports aurait pu mettre en place un échéancier pour réaliser les travaux à moyen et long terme.

« Je suis conscients que ça ne se concrétisera pas demain matin, mais ils ont les terrains. Les viaducs sont conçus pour quatre voies. On balaie cela du revers de la main. Lorsqu’on aura ajouté des voies de dépassement, il n’y aura plus d’argent disponible pour élargir l’autoroute. On dira qu’on a déjà investi des millions de dollars et que c’est assez. Pour nous, c’est inacceptable », explique-t-il.

Ne pas prendre position

Nicholas Lepage en veut surtout à la députée-ministre de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina, de ne pas avoir pris position en faveur de l’élargissement, surtout avec les centaines d’accidents recensés depuis 20 ans entre le district Bic et Mont-Joli.

« Elle répète les mêmes phrases que la ministre des Transports, Geneviève Guilbault. Elle disait ne pas avoir de rapport de coroner pour agir. Il y en a un, maintenant. Madame Blanchette Vézina a été la seule élue à ne pas avoir pris contact avec nous à la suite du décès d’Arianne. Elle a raté le bateau. C’est Pascal Bérubé qui effectue son travail actuellement. On se bat pour nous, mais aussi pour les autres familles impliquées », indique monsieur Lepage.

Si la ministre Geneviève Guilbault ne ferme pas la porte à un élargissement, aucun projet n’est sur la table pour le moment.

« Je n’ai pas envie qu’Arianne devienne une statistique sans que le gouvernement ne fasse rien pour remédier au problème», confie Nicholas Lepage.