Béton provincial : contrat de travail à l’unanimité
Quarantaine de signaleurs routiers de deux divisions visésLa quarantaine de signaleurs routiers de deux divisions de Béton provincial, qui étaient en lockout pour une part et en grève pour l’autre, ont ratifié à l’unanimité un nouveau contrat de travail mercredi en assemblée syndicale. Celui-ci comprend des hausses salariales allant de 16 % à 21 % la première année rétroactivement à avril dernier, puis de 3 % en 2025 et de 2 % en 2026.
Les signaleurs routiers à l’emploi des Entreprises Mont-Sterling, avaient été odieusement mis en lockout le 3 juillet dernier, ce qui a incité leurs collègues de Pavage des Monts qui étaient eux aussi en négociations à déclencher une grève dans la foulée.
Les entreprises Mont-Sterling et Pavage des Monts effectuent des opérations de signalisation routière en Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et sur la Côte-Nord.
« Les salariés sont très satisfaits de cette première convention, obtenue grâce à une belle mobilisation. Ils sont fiers d’avoir lutté pour améliorer significativement leurs conditions de travail. C’est un début et cela se poursuivra avec les prochaines négociations », fait valoir la présidente de la section locale représentant les travailleurs de la signalisation routière, Nathalie Perron.
Outre les salaires, plusieurs primes ont été bonifiées et de nouvelles primes ont été créées, notamment pour le travail de nuit.
Dangereuse brèche
La semaine dernière, le tribunal administratif a refusé d’accorder une ordonnance provisoire pour empêcher le recours à des briseurs de grève, se rendant aux arguments patronaux à l’effet que la loi ne viserait pas des travailleurs qui exécutent leurs tâches « sur la route » plutôt qu’à l’établissement physique de l’entreprise.
Précisons que Béton provincial et ses filiales avaient ouvertement reconnu avoir recours à des briseurs de grève, mais prétendaient que la loi anti-scabs ne s’appliquait pas à eux puisque ces derniers ne vont pas au siège social de l’entreprise.
« C’est complètement loufoque. Par définition, nos membres font de la signalisation routière sur des chantiers. Ils sont partout sur le territoire et ne travaillent jamais au siège social de l’employeur. Notre accréditation les protège partout où ils travaillent, il doit en être de même des lois du travail. Jamais le législateur n’a souhaité exclure ces travailleur.euse.s de l’application de la loi anti-scabs. C’est un dangereux glissement », indique l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Nicolas Lapierre.