Réponse décevante à la pétition sur le bar rayé
Des actions administratives sont démesurément longues par rapport à la réalité du terrainÀ la suite du dépôt de la pétition demandant de retirer le bar rayé de la Liste des espèces en péril auprès du gouvernement du Canada, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP) a obtenu une réponse, quoique complète, plutôt décevante de la part du ministère des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne.
Par la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs
Ce retrait permettrait la pêche à l’ouest de la ligne imaginaire entre Forestville et Rimouski.
La ministre Diane Lebouthillier explique le processus entier de rétablissement du bar rayé, des études de suivi, des plans d’action et des évaluations qui doivent être faits pour éventuellement ouvrir une pêche sportive.
La ministre réitère sa confiance en ce processus administratif.
Il est légitime de suivre des étapes claires et appuyées scientifiquement avant de prélever une espèce, mais ce que la FédéCP dénonce actuellement, c’est que les actions administratives sont démesurément longues par rapport à la réalité du terrain.
Rappelons quelques faits notables sur la population réintroduite de bars rayés :
- Le bar rayé est réintroduit dans le fleuve en 2002.
- Dès 2008, la reproduction naturelle est confirmée.
- En 2019, le ministère responsable de la Faune cesse les ensemencements parce que la population naturelle est viable et en santé.
La ministre souligne les événements suivants concernant l’évaluation de la population actuelle par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) :
« En 2019, la réévaluation partielle menée par le COSEPAC a uniquement permis de confirmer la disparition de la population historique dans les années 60. Le MPO a réagi rapidement en énonçant, en 2020, le besoin d’obtenir davantage d’informations sur la population de bar rayé établie aujourd’hui dans le fleuve Saint-Laurent. Conséquemment, en 2021, conformément à la LEP, le gouvernement a demandé par décret au COSEPAC d’obtenir davantage d’informations sur cette population, afin de pouvoir prendre une décision éclairée par des données probantes et actualisées de la situation et du statut de la population. »
Des faits qui soulèvent des questions
Si la population historique est disparue, qu’est-ce qui justifie que le COSEPAC ait le mandat d’étudier une population réintroduite par l’humain ? Ce mandat ne correspond pas à ses assignations habituelles.
Le gouvernement a tout de même attribué le mandat au COSEPAC d’évaluer la population actuelle de bars du fleuve en 2021. Le COSEPAC avait alors placé le bar sur sa liste d’évaluation à faire en 2022. Depuis, cette tâche a été repoussée à la rencontre de 2023, de 2024 et maintenant de 2025.
Pourquoi le COSEPAC est-il incapable de procéder? Le bar rayé est suivi minutieusement depuis 2002; les rapports devraient exister et être rendus disponibles.
Le COSEPAC est cet organisme indépendant formé de professionnels de la biologie se rencontre une à deux fois par année pour évaluer ou réévaluer les espèces à risque à partir des rapports qui leur sont fournis par des ministères et autres groupes scientifiques.
Si le processus légal et administratif ne peut être évité malgré la situation particulière du bar rayé (du fait qu’il n’est pas une population indigène), il aurait été apprécié d’obtenir une réponse honnête quant aux raisons du délai inacceptable d’évaluation de l’espèce.
La FédéCP continue actuellement de chercher des réponses claires et de presser le gouvernement à agir avant que les délais administratifs ne nuisent à l’écosystème du fleuve.