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Lettre ouverte

L’aveuglement volontaire du réseau collégial

Lettre d'opinion d'Alain Dion

La Presse nous apprenait ce mercredi 21 août que les cégeps de la grande région de Montréal débordaient. Surprise ? Pas du tout. Tout le monde savait que ça s’en venait. C’est connu depuis plusieurs années. Les données démographiques étaient claires. Des cégeps débordent ? L’aveuglement volontaire du réseau collégial.

Mais, une fois encore, le Ministère de l’Enseignement supérieur, la Fédération des cégeps, les directions de collèges et même certaines organisations syndicales sont demeurées les bras croisés.

Préférant regarder ailleurs. En protégeant chacun son petit secteur.

Pendant ce temps-là, nous connaissons parfaitement la situation de plusieurs cégeps en région qui peinent à recruter et se retrouvent régulièrement face une situation déchirante: être condamner à suspendre et même à fermer certains programmes d’études.

Paradoxalement, des jeunes des grands centres ne pourront pas avoir accès au programme d’études de leur choix. C’est totalement absurde et inacceptable.

Les études à ce sujet sont unanimes et démontrent que la réussite scolaire est directement liée à la possibilité et au plaisir d’étudier dans un programme que l’étudiante ou l’étudiant a choisi d’emblée.  

Vraie stratégie de mobilité étudiante

Depuis toutes ces années, il aurait fallu mettre en place une vraie stratégie de mobilité étudiante afin d’encourager les jeunes à se déplacer en région.

Avec de l’information efficace, un modèle de référence pour les programmes disponibles, la construction de résidences accessibles et le financement nécessaire en soutien à ces élèves et à l’organisation de l’enseignement.

Le Cégep de Rimouski (Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Mais non. C’est bien mieux de «corder» les élèves dans des roulottes. De dispenser des cours jusqu’à 21 (on sait comment c’est bon pour la réussite…).

Pourquoi ne pas offrir des cours la fin de semaine ? Un chiffre de nuit peut-être? Dans un marché de l’Éducation, on veut être certains de ne pas perdre de la « clientèle » aux mains des cégeps en région.

Un autre rendez-vous manqué au collégial.

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