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Justice

Voyeurisme à La Cage : quatre mois de détention pour Steve Dubé

Coupable avant la tenue de son procès
Le palais de justice de Rimouski (Photo journallesoir.ca- Alexandre D’Astous)

Le juge de la Cour du Québec, Yves Desaulniers, estime que la détention est nécessaire pour répondre aux principes de la dénonciation et de la dissuasion dans le dossier de Steve Dubé, 43 ans, de Rimouski, qui a plaidé coupable avant la tenue de son procès à des accusations de voyeurisme à La Cage – Brasserie sportive de Rimouski à l’hiver 2022.

Le magistrat a rendu sa décision ce vendredi après-midi, au palais de justice de Rimouski, après avoir entendu les observations sur la peine, le 9 août, à Mont-Joli.

Le tribunal est d’avis que Dubé se qualifie pour la détention dans la collectivité puisqu’il est sans antécédent judiciaire et qu’il a démontré des remords. Il impose une peine de quatre mois de détention avec sursis, c’est-à-dire dans la collectivité.

Pour les deux premiers mois, Steve Dubé devra être à sa résidence 24 heures sur 24, sauf quatre heures par semaine pour faire ses achats de subsistance et pour aller travailler. Pour les deux derniers mois, il devra être à son domicile de 23 h à 6 h.

Le juge Desaulniers permet également une deuxième adresse à l’ordonnance de sursis afin que l’accusé puisse continuer d’aider ses parents âgés qui demeurent à Price.

La peine de détention sera suivie par une probation de deux ans où l’accusé devra se soumettre à toute thérapie suggérée par son agent, notamment en regard de ses problèmes de jeux compulsifs.

Enregistrement dans les toilettes du vestiaire

Rappelons que le ministère public, représenté par la stagiaire Rachel Vallée, réclamait une peine de prison de 60 à 90 jours ou de quatre à six mois de détention dans la collectivité.

En défense, Me Caroline Bérubé estimait qu’une probation de deux ans assortie de 150 heures de travaux communautaires servirait les intérêts de la justice, les travaux communautaires étant considérés comme un palliatif à l’emprisonnement.

La preuve démontre que Steve Dubé a produit des enregistrements avec son téléphone cellulaire à deux reprises dans les toilettes du vestiaire des employés de la brasserie, le 4 et le 11 mars 2022.

La Cage Brasserie Sportive à Rimouski. (Photo journallesoir.ca archives)

Il avait camouflé son téléphone dans sa boîte à lunch. Le 11 mars, une employée a trouvé le téléphone qui était en train de filmer. Elle l’a remis au gérant qui a demandé à l’accusé si c’était bien le sien. Il a confirmé que c’était le sien et mentionné qu’il avait sûrement accroché le bouton.

Le gérant a effacé le vidéo et il a immédiatement congédié Steve Dubé.

Problème de jeu

Steve Dubé a témoigné au stade de la preuve sur sentence. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’a pas agi pour assouvir des pulsions sexuelles, mais bien par appât du gain en raison de problèmes de jeu.

« À cette époque, je dépensais beaucoup d’argent dans les machines de loterie vidéo dans les bars. Je ne mangeais presque pas. Tout mon argent y passait. Je ne refusais pas grand-chose pour trouver de l’argent. Un homme m’a proposé de l’argent pour avoir des images d’une employée », explique l’accusé.

Il dit avoir arrêté de jouer et être prêt à suivre une thérapie pour régler ses problèmes.

Steve Dubé a mentionné que les toilettes étaient utilisées par les employés, notamment pour se changer. Il a obtenu des images de deux victimes, mais pas de la personne qu’il ciblait.

Pas de procès

Dubé a plaidé coupable avant la tenue de son procès, évitant ainsi aux victimes de devoir témoigner, ce qui constitue un facteur atténuant, tout comme son absence d’antécédents criminels.

Il a mentionné avoir perdu deux emplois à la suite de la médiatisation de son dossier.

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