Zone d’économie bleue : Québec dit non à Rimouski
Manque d'investissements privés et problèmes de gouvernanceRimouski et Grande-Rivière n’ont pas été retenues, par Québec, pour obtenir une zone d’innovation en économie bleue.
Le manque d’investissements privés et les problèmes de gouvernance vécus à la Société de promotion économique de Rimouski et à Novarium expliqueraient la décision du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.
Lors d’une entrevue accordée au Journal Le Soir.ca en marge du caucus présessionnel de la CAQ présenté en septembre à Rimouski, François Legault avait mentionné qu’il fallait l’implication du privé pour obtenir du financement public.
« L’idée des zones d’innovation, c’est de faire un peu ce qui se fait depuis longtemps en Californie dans la « Silicone Valley », c’est-à-dire mettre ensemble des entreprises, des universités et des collèges pour faire de la recherche et la commercialiser. Il faut qu’il y ait du privé et du public. À Rimouski, il y a une zone autour du maritime et de tout ce qu’on peut faire autour de l’eau. J’en ai parlé avec le maire, Guy Caron, qui me dit que le bout privé s’en vient, mais qu’il n’est pas tout à fait encore là. Dès que le privé sera au rendez-vous, nous allons investir du côté public », précisait le premier ministre du Québec.
Ne pas baisser les bras
Le conseil d’administration de l’organisme sans but lucratif la Zone bleue refuse toutefois de baisser les bras après le refus du gouvernement du Québec d’octroyer un tel statut dans l’Est du Québec.
Ses membres déplorent cette orientation malgré ses démarches et investissements de plus de quatre ans.
Le président de la Zone d’Innovation Bleue, André-Pierre Rossignol parle d’une grande déception pour son groupe.
« C’est une surprise. Jusqu’à la toute dernière minute, les explications qu’on avait des fonctionnaires avec qui nous avons travaillé était que le projet était conforme et qu’on était en attente d’une annonce politique. Finalement, on est déçu parce qu’on a mis beaucoup d’efforts dans ce projet-là. C’est une déception pour tous les joueurs autour de la table », s’exclame-t-il.
Porte ouverte
Les administrateurs font valoir que le ministère avait ouvert la porte à ce que Rimouski et Grande-Rivière convertissent l’un de leurs projets en Centre d’innovation à l’aide des sommes déjà promises à la Zone bleue pour la coordination du projet, une somme d’environ 150 000 $, mais il ne financera pas la création d’une grappe industrielle plus ambitieuse.
Le maire de Rimouski, Guy Caron, estime que le dossier de candidature était de haute qualité et tous les analystes du gouvernement avaient fait savoir que l’organisation avait passé avec succès les demandes du processus administratif.
Selon la Supergrappe des Océans du Canada, le marché de l’économie bleue devrait atteindre 3 000 milliards de dollars américains d’ici 2030.