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Lettre ouverte

Il était un petit navire…

Lettre ouverte d'Harold Michaud, journaliste indépendant
La ministre Chantal Rouleau avait inauguré l’édifice du Novarium, en 2022, en lançant contre le mur une bouteille de gin St-Laurent. (Photo courtoisie)

Du point de vue des citoyens, il y a encore beaucoup de questions sans réponses dans le fameux dossier SOPER\Novarium. Qui savait quoi ?

Qui a été le premier à lever le drapeau rouge ? Et pourquoi si tard ? Où est passé l’argent des contribuables ?

Pourquoi le secteur privé a été si peu enclin à investir dans l’Économie bleue pour développer Novarium ?

Il faut bien le dire, ce n’est pas tous les jours qu’une Ville et une Municipalité régionale de comté (MRC) demandent à la Commission municipale du Québec de vérifier si leur organisme de développement économique fait son travail comme il faut.

Mais à la veille de l’Halloween, mis à part l’intention de chasse aux sorcières de certains pour trouver des coupables, la véritable question, selon nous, est de savoir jusqu’à quel point tout ça aura un impact sur le développement des entreprises d’ici.

Les vérifications de la Commission municipale du Québec ainsi que la future assemblée des créanciers de Novarium devraient, espérons-le, nous éclairer là-dessus. Est-ce qu’il sera possible de récupérer le 1,5 M $ que Novarium doit à la Société de promotion économique ? Bonne question !

Novarium, maintenant en faillite, possède peu ou pas d’actifs. L’immeuble de la 2e Rue Est, devenu bien malgré lui aujourd’hui un triste symbole aux allures de coquille vide, appartient au Groupe Tanguay.

L’ex-président et directeur général de la SOPER, Martin Beaulieu (Photo archives)

Selon un document de la Ville de Rimouski obtenu par Radio-Canada, le loyer du Novarium s’élève à 675 000 $ par année, en plus d’un versement annuel de 195 000 $ pour les frais d’exploitation. Que devons-nous conclure ?

De nouveaux leaders viennent de monter à bord dans le contexte du départ précipité de plusieurs administrateurs. Plus de la moitié du C.A de la SOPER a été remplacée.

Mode solutions

Optimiste, la nouvelle PDG de la SOPER, Marina Soubirou, au prénom prédestiné, affirme dans les médias régionaux qu’il faut se mettre en mode solutions.

La SOPER a aidé et soutenu de nombreux entrepreneurs depuis sa création dit-elle et les défis sont trop nombreux en ce moment pour laisser le navire à l’amarrage.

En effet, les nouveaux administrateurs et ceux qui restent, auront tout un défi à relever pour mettre en confiance la population, bien tenir le gouvernail et ainsi éviter que ce genre de situation ne se reproduise.

Le président du conseil d’administration de la SOPER et maire de Rimouski, Guy Caron et la nouvelle présidente-directrice générale, Marina Soubirou. (Photo Le Soir.ca- Alexandre D’Astous)

« En tant que gestionnaires de fonds publics, on aurait dû être plus vigilants. Ça, je vous le concède » déclare Francis St-Pierre, préfet de la MRC de Rimouski-Neigette.

Au si loin qu’on s’en souvienne, la SOPER devait lors de son lancement devenir le navire amiral du développement économique et touristique de toute une Municipalité régionale de comté et… si possible éviter un échouement de première classe aux frais de citoyens.

Texte d’Harold Michaud, journaliste indépendant

Photo du haut : La ministre Chantal Rouleau avait inauguré l’édifice du Novarium, en 2022, en lançant contre le mur une bouteille de gin St-Laurent. (Photo courtoisie)

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