Moisson Rimouski-Neigette : 25% d’augmentation en un an

Moisson Rimouski-Neigette constate une tendance inquiétante alors que le Bilan-Faim 2024, un rapport statistique réalisé par le réseau de Banques alimentaires du Québec, révèle que le nombre de demandes d’aide alimentaire a bondi de 25% dans la dernière année.

Si le nombre de personnes aidées chaque mois par l’organisme poursuit aussi sa croissance, Moisson Rimouski-Neigette observe en plus qu’une majorité d’organismes desservis sur le territoire a manqué de denrées.

Des personnes seules, des travailleurs, des aînés, des parents et des enfants constituent sa clientèle.

« Pour la première fois, la sécurité alimentaire est intégrée au plan de lutte contre la pauvreté du gouvernement. Cependant, des actions structurantes sont nécessaires pour alléger la pression croissante liée à l’aide alimentaire, cibler les causes de la pauvreté et soutenir les plus vulnérables » indique la directrice générale de Moisson Rimouski-Neigette, Marie-Ève St-Pierre.

Le Plan d’action gouvernemental pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, comprenant une enveloppe de 30 M $ et dévoilé l’été dernier, est un pas dans la bonne direction, mais il faudra faire plus pour voir concrètement des répercussions sur les plus vulnérables.

« Notre organisme multiplie les initiatives avec des partenaires régionaux et organise des collectes de fonds régulières pour accroître la distribution de denrées, mais cela reste insuffisant. Bien que nous poursuivions nos efforts pour aider ceux dans le besoin, nous ne pouvons résoudre ce problème seuls », estime madame St-Pierre.

Des locaux trois fois plus grands

Moisson Rimouski-Neigette a inauguré, le 7 octobre dernier, ses nouveaux locaux mieux adaptés et aménagés au coût de 2,4 M $, au centre-ville de Rimouski, afin d’offrir entre 500 à 600 dépannages alimentaires par mois à sa clientèle en constante augmentation.

Maintenant situé au 192 rue Saint-Germain Est, dans les locaux de l’ex-Club Papetier, Moisson Rimouski-Neigette possède 18 350 pieds cubes d’entreposage, trois fois plus qu’auparavant.

Ses espaces comprennent deux chambres réfrigérées, deux autres congelées, une salle d’attente spacieuse pour ne pas laisser la clientèle à l’extérieur, un bureau d’inscription intime, une salle de toilette uniquement pour la clientèle, une cuisine-atelier et une autre de production.

La dizaine d’employés peuvent ainsi servir au moins deux fois plus de personnes avec une meilleure logistique d’opérations.

« L’aide alimentaire ne prend pas de pause. On dépasse même les 600 dépannages à certaines période. Depuis la pandémie, il n’y a pas de changements. C’est en augmentation. Il y a des périodes dans l’année où on voyait un certain ralentissement, comme l’été. Nous n’avons pas vu cela cette année. La demande se maintient. Nous possédons plus d’espaces, mais c’est à nous de travailler pour recevoir plus de denrées », explique Marie-Ève St-Pierre.