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Autoroute 20 : de nouvelles audiences exigées

Construction du pont pour traverser la rivière des Trois Pistoles
Un visuel d’un pont au-dessus de la rivière des Trois Pistoles. (Images courtoisie MTQ)

Le Regroupement citoyen pour la protection du territoire Bic/Saint-Fabien dépose un mémoire d’une vingtaine de pages pour appuyer sa demande d’un nouveau BAPE dans le dossier du prolongement de l’autoroute 20 au Bas-Saint-Laurent. C’est plus précisément la construction du plus haut pont du Québec pour traverser la rivière des Trois Pistoles que ciblent les citoyens.

« Le BAPE a étudié ce tronçon il y a presque un quart de siècle. C’est, à notre connaissance, le plus long délai entre l’évaluation environnementale d’un projet et sa réalisation », déclare Gratien Bélanger, porte-parole du Regroupement. Cet écart rend l’analyse du BAPE obsolète, arguent les citoyens dans leur mémoire.

Tel qu’on peut le lire dans le mémoire, dans son rapport de l’époque, le BAPE ne mentionnait nulle part les changements climatiques.

« Aujourd’hui, il serait impensable d’omettre l’urgence climatique dans l’analyse d’un projet », poursuit le porte-parole. « Les angles morts sont tels que le projet actuel ne peut pas reposer sur un BAPE aussi décalé dans le temps », déclare Gratien Bélanger.

Selon lui, les milieux humides et hydriques bénéficient désormais d’une protection légale.

Les paysages sont reconnus par les élus comme des entités qui devraient être protégées. L’acceptabilité sociale des projets d’infrastructures est également sur toutes les lèvres.

Dossier local à portée nationale

« Malgré le fait que notre groupe vise la protection du territoire de Bic et de Saint-Fabien, la construction du pont de la rivière des Trois Pistoles est un dossier local à portée nationale, » affirme Gratien Bélanger.

Le projet touche plusieurs sujets chauds qui dépassent largement le territoire du Bas-Saint-Laurent : la préservation des écosystèmes, le déficit chronique d’entretien des infrastructures publiques, l’adaptation à l’urgence climatique, la consultation des collectivités dans l’élaboration des grands projets d’infrastructures et tout l’enjeu de la mobilité durable.

Carte montrant le tracé de l’autoroute 20 pour la phase entre Notre-Dame-des-Neiges et Trois-Pistoles. (Fournie par le ministère des Transports et de la Mobilité durable)

« Le pont de la rivière des Trois Pistoles, c’est un projet de plusieurs centaines de millions de dollars dans un contexte de finances publiques déficitaires », affirme le porte-parole.

Les demandes du Regroupement

Le Regroupement demande une réévaluation complète de l’étude d’impact réalisée par le promoteur en 2002, et que les audiences publiques réalisées par le BAPE la même année soient, elles aussi, reprises.

« Nous demandons que le projet réponde adéquatement à la réalité actuelle et aux enjeux qu’il soulève, et que cette réévaluation soit disponible dans son entièreté au public », précise le porte-parole.

L’étude d’impact devrait inclure de manière prioritaire les éléments suivants :

  • Enjeux relatifs aux changements climatiques dans toutes leurs dimensions, tant environnementales que sociales et économiques;
  • Analyse écosystémique approfondie des milieux humides et hydriques de la rivière Trois-Pistoles en tenant compte des exigences de la nouvelle Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques et des risques connus d’érosion des berges reliés au tracé actuel;
  • Analyse comparative approfondie avec un scénario d’amélioration de la route 132 qui inclut des investissements dans le transport collectif;
  • Évaluation des coûts reliés au projet au regard des priorités d’actions du ministère des Transports et de la Mobilité durable dans un contexte de crise climatique;
  • Analyse des enjeux paysagers du projet en cohérence avec les engagements pris par les élus en 2015 dans la Charte des paysages du Bas-Saint-Laurent.

« Les acteurs du milieu ont le droit de s’exprimer à partir de ces informations nouvelles. Nous nous devons d’intégrer les enjeux nouveaux qui n’ont pu être pleinement analysés il y a presque un quart de siècle », conclut Gratien Bélanger.

(Photo Le Soir.ca- Olivier Therriault)

Le Regroupement citoyen pour la protection du territoire Bic/Saint-Fabien est formé de citoyens inquiets par plusieurs incohérences du projet de prolongement de l’autoroute 20 au Bas-Saint-Laurent.

Il a vu le jour en 2010 lors des interventions du ministère des Transports du Québec auprès de certains acteurs du milieu dans le dossier du prolongement de l’autoroute 20 entre Trois-Pistoles et le Bic.

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