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Chasse et pêche

ZEC-BSL : la récolte des orignaux mâles fait peur au #1

Gibier accessible et vulnérable
Le président du Réseau Zec, Guillaume Ouellet (Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

La chasse de l’orignal sur la ZEC Bas-Saint-Laurent affiche une récolte abondante de mâles en 2024, mais ce succès exceptionnel serait moins réjouissant qu’il paraîtrait.

Depuis 2019, la zec a mis en place des mesures qui auraient favorisé la hausse du cheptel notamment par des redivisions du territoire, « Chasseur Responsable Reconnu », le retrait du rabais sur le forfait orignal pour les conjoints, la protection de la femelle en saison permissive en 2023.

Et le cheptel a remonté. En 2022, il s’est prélevé 241 mâles, et 309 en 2024.

« Nous l’avons tous constaté, les indices ne trompent pas. Tous les segments d’âge des individus du troupeau ont augmenté. C’est évident que la protection de la femelle a été un succès. Les chasseurs se sont serré la ceinture depuis trois ans, et avec une gestion plus fine, le cheptel a augmenté », affirme Guillaume Ouellet.

Succès « balloune »

Mais, dit-il, la récolte fut une « balloune gonflée ».

Selon lui, l’orignal de la zec serait devenu trop accessible, trop vulnérable.

« La récolte me fait peur. Au sud de Rimouski, ce sont des terrains de golf. Les gibiers n’ont pas de place pour s’abriter, pour se cacher. Le bilan du prélèvement des mâles est positif, mais négatif pour les bêtes », déplore le président Ouellet.

La forêt de la ZEC-BSL a perdu énormément de terrain cette année. Les chablis dévastateurs de décembre 2022 ont ravagé 3 200 hectares de forêt, l’équivalent de 6 400 terrains de football. S’ajoutent les plans de coupes déjà prévus par l’industrie.

(Photo courtoisie Tournée Films Chasse Pêche)

« Avec des coupes forestières incroyables, les résultats de la chasse sont donc gonflés. Si 2024 avait été une année permissive, avec la récolte de la femelle et du veau, ça aurait été une hécatombe ».

Des orignaux à découvert

La situation porte à réflexion.

« Faut réfléchir sérieusement. On a obtenu des résultats de chasse gonflés d’orignaux qui étaient à découvert.  L’année 2025 sera permissive, et la pression de chasse va augmenter. Avec les forêts qu’on, la récolte va être épouvantable. La zec n’est pas une épicerie. J’ai peur », lance Guillaume Ouellet.

Le président de la ZEC-BSL ne lâche pas son objectif et tient mordicus à ce que la saison de chasse 2025 soit une année pilote avant le prochain Plan de gestion 2026.

Une saison qu’il voit restrictive pour la femelle, avec tirage au sort d’un permis spécial pour l’orignal sans bois.

(Photo courtoisie TFCP)

Des mesures qui seraient incluses dans le prochain plan, qui pourraient donc être devancées d’un an sur la ZEC-BSL.

Cri du cœur !

Ayant subi un échec du ministère pour 2024, Guillaume Ouellet a besoin de l’appui des chasseurs d’orignaux pour 2025.

« Je lance un cri du cœur. J’ai besoin d’une « armée » de chasseurs pour revendiquer une gestion encore plus fine de l’espèce, sans brimer les chasseurs. Notre zec doit demeurer accessible. Il faut continuer le front commun avec les territoires structurés autour de notre zec ».

Guillaume Ouellet craint une même « balloune gonflée » pour la prochaine chasse du cerf, aussi dans le désert!

Le président de la ZEC Bas-Saint-Laurent est en entrevue cette semaine à « Rendez-Vous Nature », notamment sur les ondes de la radio FLO FM 96,5, ce dimanche 3 novembre à 11 h.

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