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Lettre ouverte

SOPER/Novarium : la Perestroïka à la Ville ?

Lettre ouverte d'Yvan Chouinard de Rimouski
Le conseil municipal de Rimouski (Photo journallesoir.ca)

La saga Novarium s’est continuée à l’assemblée du conseil municipal de la Ville de Rimouski, lundi dernier, où des personnes expérimentées dans la gestion municipale, des citoyennes et des citoyens de toute provenance se sont levés, indignés devant cette histoire incroyable de fonds publics dilapidés sans contrôles.

Un seul officier, gérant la SOPER et Novarium, aurait berné le conseil d’administration, entamé des dépenses somptuaires, voyagé à grands frais au Québec et en Europe, signé des contrats coûteux et engageant à long terme, trompé tout le monde sans que personne ne s’en aperçoive ?

Absolument incroyable.

Le rapport de la Commission municipale du Québec réagit assez mollement à ces tripotages et jette le blâme sur cette seule personne, le magicien de la gestion sous-jupon dans toute cette affaire de gros sous, de très gros sous, de nos très gros sous, nous les contribuables.

Surprenant.

Ne nous le cachons pas, la situation éveille en nous le mot, absolument terrible, mais sur toutes les lèvres, l’incompétence. Ou encore, l’égarement, dans tous ces dédales de gestions à tout vents.

Ce n’est pas nécessairement le problème des personnes en poste.

Problème de « balloune »

C’est plutôt, on le voit de plus en plus, ce qu’on appelle très communément, trop diront certains, un problème de « balloune ».

C’est la machine bureaucratique, technocratique qui n’en peu plus de vouloir grossir. C’est classique partout durant le déroulement de l’histoire.

Une « balloune », dans le sens et le contexte qui nous intéresse, n’a qu’une seule et unique destinée, c’est d’éclater. En sommes-nous arrivés à cette fin, à cette inéluctable fin ?

(Photo Le Soir.ca- Olivier Therriault)

On nous dira que c’est des épouvantails, des peurs, des délires. Personnellement, je le souhaite, mais cela n’empêche pas qu’il serait bon de déclencher une réflexion à ce niveau.

Pourquoi ?

Parce qu’il y a, en ce moment même, des projets majeurs, des ambitions grandioses à la Ville de Rimouski et que cela nous implique, nous les payeurs de taxes.

Lesquels ? En voici quelques-uns.

Voyons. Toutes ces courses à la construction de logements. Oui, c’est urgent. Là n’est pas la question. Mais, avons-nous réfléchi sur nos besoins dans une génération?

À savoir, est-ce que les gens oublieront leurs petites maisons dans une banlieue tissée des liens avec leurs voisins dans une vie de quartier où les enfants seront plus à l’abri de l’effet des cités européennes ou des ghettos des grandes villes ?

Ou encore à considérer la décroissance de la population, prévisible dans pas si longtemps, et les effets de l’immigration déclenchant le regroupement naturel des ethnies. Je sais, je sais, il n’est pas « cool » d’en parler.

Incrustée partout

Un autre problème, déjà que trop important et qui se matérialise de plus en plus, est l’accaparement par notre ville de toutes les sphères d’activités de notre vie communautaire.

Citons l’achat du presbytère de la Paroisse Saint-Germain de Rimouski, bousculant l’initiative, détruisant ainsi une paroisse patrimoniale datant des années 1700, dans une légalité douteuse, et gonflant encore une bureaucratie déjà trop lourde ?

Où encore, de loger les indigents et les nourrir plutôt que de laisser cette tâche à des regroupements caritatifs financés par l’initiative.

Que dire des fonctionnaires grattant dans des jardins communautaires ou en arrosant les plantes !

Le maire de Rimouski, Guy Caron (Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Voici quelques exemples qui nécessitent une taxation de plus en plus lourde causant l’interrogation et le questionnement.

Où se retrouve la citoyenne et le citoyen, l’entrepreneur, le commerçant qui sont à la merci d’une bureaucratie étouffante, d’une réglementation qui génère la contradiction et les délais de plus en plus longs à même sa machine essoufflée.

Je sais, je sais. Toutes ces personnes travaillent fort, font ce pour quoi elles sont payées. Là n’est pas la question. La question, c’est la « balloune » qui gonfle et qui gonfle.

Délai électoral

Rien ne pourra l’arrêter tant qu’une réflexion d’ensemble ne sera pas entamée. Pourquoi ne pas commencer à la faire. Tout de suite. Le délai électoral s’y prête, c’est le moment pour connaître les
opinions et les programmes, sur cet enjeu majeur.

Nous avons environ un an pour espérer des réponses à ce sujet et nous prononcer par nos votes. Ainsi, l’heure ne serait-elle pas arrivée, suite à la saga Novarium, de réfléchir sérieusement à
une « Glasnost » (la liberté d’expression et la diffusion d’informations) et à une « Perestroïka »
(réformes économiques et sociales) dans la gestion des instances publiques à la Ville de
Rimouski ?

Pour Novarium, si on commençait par diffuser, pour en permettre une analyse, les états financiers, les comptes rendus des rencontres des différents conseils d’administration, les résolutions votées, les rapports des Directeurs financiers de la Ville et de la MRC.

Peut-être que ceci permettrait de commencer à mieux comprendre l’étendue, dans son ensemble, de l’expansion de la « balloune » à la Ville de Rimouski et d’y apporter les correctifs requis.

Qu’en pensez-vous ?
Lettre ouverte d’Yvan Chouinard de Rimouski

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