SOPER/Novarium : où se cache Martin Beaulieu ?
L'ex-directeur général de Novarium serait « en congé de maladie »Contrairement à l’ex-président du conseil d’administration, Jean Pouliot, l’acteur principal de toute la saga SOPER/Novarium, Martin Beaulieu, n’a toujours pas donné sa version des faits concernant les accusations de « grave mauvaise gestion » et « d’usage abusif des fonds publics », martelées le 1er novembre dernier dans un rapport d’enquête de la Commission municipale du Québec.
Selon nos informations, aussi divulguées par le FM 93 de Rimouski au cours de la journée, monsieur Beaulieu devait initialement s’entretenir avec les médias, mais il aurait plutôt fait appel à une firme de communications de Québec.
En attendant le moment de s’adresser publiquement à la population, il serait actuellement en « congé de maladie » après avoir éprouvé des ennuis de santé.
Lors de la séance du conseil municipal lundi dernier, Guy Caron a mentionné qu’un avis juridique avait été demandé afin de savoir si des recours au civil sont possibles dans ce dossier.
« Nous sommes toujours en attente de la réponse », affirmait le maire de Rimouski.
Il ne croit cependant pas qu’il y a matière au dépôt d’accusations criminelles, tout en se disant prêt à collaborer à une future enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), si elle décide de s’immiscer dans le dossier.
« Nous n’avons rien à cacher. C’est d’ailleurs la Ville et la MRC qui a demandé à la commission municipale de faire enquête lorsque nous nous sommes rendu compte que le surplus accumulé de 800 000$ avait disparu. C’était la responsabilité du directeur général de bien informer le conseil d’administration », mentionne monsieur Caron.
Confiance aveugle
L’enquête de la Commission municipale du Québec conclut que le conseil d’administration de Novarium avait grandement fait confiance à son ancien directeur général, Martin Beaulieu, fort de ses succès passés.
En octobre, l’organisme a déclaré faillite après le refus de Québec d’accorder une zone d’innovation en économie bleue à Rimouski et Grande-Rivière, qui lui aurait procuré un financement gouvernemental important.
« Le conseil d’administration lui a laissé une grande marge de manœuvre, notamment par rapport à certaines décisions prises à l’égard de Novarium, qui engagent la responsabilité de la SOPER. Des fonds publics importants ont été dépensés dans le cadre du projet de la Zone bleue », mentionne le président de la Commission municipale du Québec, Jean-Philippe Marois.
Manque de contrôle
Novarium n’arrivait plus à surmonter ses dettes de 2,2 M $, dont un peu plus de 1,5 M$ provenait de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER).
« Il y notamment eu un manque de contrôle du conseil d’administration sur les actions de l’ancien directeur général, des décisions concernant Novarium prises à l’insu de la majorité du conseil d’administration de la SOPER et le paiement de dépenses importantes de déplacement pour le compte de Novarium », indique monsieur Marois.
Dans ce contexte, Martin Beaulieu a pu contracter à plusieurs reprises, à l’insu des membres du conseil d’administration, des déplacements d’argent de la SOPER vers Novarium.