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Le carnaval des innocents

Livre d’Evilio Rosero, écrivain et journaliste colombien
L’action dans « Le carnaval des innocents » se déroule à Pasto, une ville moyenne située au sud de la Colombie.

La littérature sud-américaine est renommée pour être colorée, ébouriffée, luxuriante. « Le carnaval des innocents », ce livre d’Evilio Rosero, écrivain et journaliste colombien, en donne un exemple.

L’action se déroule à Pasto, une ville moyenne située au sud de la Colombie.

C’est bientôt le temps du Carnaval et tout le monde souhaite en profiter pour dépasser les bornes : l’aguardiente (un alcool populaire à base de canne à sucre) coulera à flot et les dévergondages seront tolérés plus qu’à l’habitude.

Mais à travers tout ça, le personnage principal, le docteur Justo Pastor Proceso, a un projet spécial qui lui tient à cœur.

Il veut profiter du grand défilé de chars allégoriques qu’on prépare pour faire toute la lumière sur le côté obscur d’un grand héros de l’histoire de l’Amérique du Sud : Simón Bolívar, celui qu’on surnomme « Le Libérateur ».

Bolívar est pourtant une personnalité intouchable qu’on célèbre partout pour sa contribution à l’émancipation de quelques pays d’Amérique du Sud face à la tutelle de l’Espagne, au début des années 1800.

Recherches fouillées

Le docteur Proceso a effectué des recherches fouillées sur Bolívar et il souhaite maintenant dénoncer avec force, devant les foules du Carnaval, par un montage visuel installé sur un char allégorique, les côtés sombres de ce personnage.

Selon le docteur, Bolívar aurait menti sur ses victoires guerrières, il aurait trahi ses adjoints, il aurait violé de jeunes filles. Voilà qui ne fait pas partie du discours officiel qu’on récite dans les livres d’histoire et dans les écoles…

Avec audace, le docteur n’hésite donc pas à embaucher une équipe pour travailler sur la conception de ce char révolutionnaire. Les autorités et l’armée sont mises au courant du projet et tentent de le saboter. Elles ne veulent pas qu’une telle vérité scandaleuse soit dévoilée à la face de la population.

Mais où donc se cache ce fameux char allégorique ? Et Bolívar mérite-t-il qu’on dévoile des pages méconnues de son cheminement ? Peut-on encore le contester, montrer son côté pervers ?

Critique

Le roman ne se lit pas très facilement : il y a un contexte et des comportements auxquels nous sommes peu habitués. Les descriptions sont parfois trop bavardes et pointilleuses. Mais ça peut nous faire connaître un pan important de l’histoire de ce continent.

Dans ses écrits, ce romancier ne craint pas d’aborder des questions délicates pour la Colombie, comme les disparités, la violence et le trafic de la drogue, qui ont longtemps affecté les mœurs de ce pays. Vidéos Bing

Le carnaval des innocents, par Evelio Rosero, Éditions Métailié, 2016, 304 pages.

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