La SOPER se prépare à la faillite
Une dizaine de sources indépendantes confirment l'information au Soir.caLa Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) se prépare à confirmer sa faillite. Une dizaine de sources indépendantes confirment au Soir.ca que des avis juridiques obtenus par la Ville de Rimouski incitent sa direction à prendre cette décision, en préparation depuis plusieurs jours selon des personnes directement liées au dossier.
Bien que le maire Guy Caron et la directrice générale de la SOPER, Marina Soubirou, ont nié cette information au Soir.ca, sans en parler ouvertement, des employés à l’interne, des gens d’affaires et des fournisseurs de la SOPER sont tous unanimes.
Les finances actuelles de la SOPER seraient si difficiles qu’elle posséderait actuellement les liquidités pour payer ses employés jusqu’à mardi.
À ce titre, sans une solution miracle, la SOPER devra procéder tel que convenu.
En tout, 14 emplois seraient touchés par cette décision.
Selon nos sources, Rimouski aurait pu annoncer la faillite lundi dernier, lors de la séance du conseil municipal. Des élus ont alors refusé que la Ville injecte de nouveaux fonds dans la SOPER afin de lui permettre de continuer d’opérer et éviter la fin de ses opérations.
Cette décision aurait été prise après la réception d’avis juridiques demandés par la Ville. Le premier lui confirmerait qu’elle n’aurait pas à assumer les dettes de la SOPER dans une éventuelle faillite.
Le deuxième lui indiquerait qu’elle ne pourra pas reprendre l’édifice du Novarium, puisqu’une ville ne peut pas louer des espaces commerciaux à des particuliers.
Discussions avec le Groupe Tanguay
Guy Caron a indiqué à notre collègue Alexandre D’Astous, mardi dernier, que des discussions avaient été entamées avec le Groupe Tanguay afin de trouver une solution concernant le loyer de Novarium pour lequel la SOPER est signataire du bail.
Lors de la séance du conseil municipal du 4 novembre, le maire a mentionné qu’il y avait quatre options pour le loyer de Novarium qui génère un déficit de 30 000$ par mois à la SOPER, qui loue le bâtiment appartenant au groupe Tanguay.
« Nous avons neuf sous-locataires, des organisations qui sont installées dans le bâtiment, mais le loyer reste déficitaire. Ce n’est pas tenable à long terme. Il y a quatre options devant nous. La première, c’est de voir si nous pourrions céder le bail à un autre organisme qui pourrait gérer le bâtiment, mais ce n’est pas l’option la plus probable. Dans les autres options, il y a le fait de pouvoir casser le bail moyennant le versement d’une somme forfaitaire. La troisième option serait d’acheter le bâtiment qui deviendrait un actif pour la Ville et il n’y aurait plus la question des pertes mensuelles », précisait le maire.
Puisque ces trois options ne semblent pas possibles, la 4e devient ainsi plausible dans l’état actuel des choses.
« S’il n’y a pas moyen d’avoir une entente et que la situation de la SOPER n’était pas viable à long terme, la 4e option serait de mettre la SOPER en faillite parce qu’elle serait incapable de rencontrer ses obligations », affirmait monsieur Caron.
Poursuite au civil
Par ailleurs, Guy Caron précisait dans cette même entrevue que la SOPER attendait toujours un avis juridique afin de voir si un recours au civil est envisageable contre les anciens dirigeants de l’organisme.
Le maire ne croit cependant pas qu’il y a matière au dépôt d’accusations criminelles, tout en se disant prêt à collaborer à une future enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
À ce titre, l’UPAC de préciser si elle mène actuellement une enquête sur les actes répréhensibles qui auraient été commis à la SOPER selon la Commission municipale du Québec, « afin de ne pas compromettre la collecte de renseignements, de protéger l’intégrité de la preuve ainsi que la sécurité et la réputation des personnes qui pourraient être impliquées ».