Salon de jeux : citoyens à risque et bars visés par la santé publique
Son directeur au Bas-Saint-Laurent, Dr. Sylvain Leduc, émet ses « préoccupations »Sans être pour ou contre le projet, tout en proposant de restreindre la consommation d’alcool dans ses murs, le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr. Sylvain Leduc, se dit « préoccupé » que le futur Salon de jeux de Rimouski se situe à un endroit où plus 69 % des ménages disposent d’un revenu brut inférieur à 60 000 $ et le taux de chômage est estimé à 15 %.
Convoquant la presse au lendemain de l’annonce de Loto-Québec d’investir dans un projet de 15 M $ pour son implantation dans l’Hôtel Rimouski en 2026, Dr. Leduc pointe du doigt la population vivant à moins d’un kilomètre de l’établissement, représentant 4 300 citoyens.
S’il admet que tous les Rimouskois auront accès au salon de jeu en voiture, il maintient que 41 % des résidents dans ce rayon sont détenteurs d’un diplôme d’études secondaires ou moins, les personnes seules représentent la moitié de cette tranche de la population et les 20 à 44 ans atteignent 33 %.
Sylvain Leduc estime aussi que la proximité physique d’établissements ayant une mission sociale, comme Moisson Rimouski-Neigette et Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent, risque aussi d’augmenter l’affluence de personnes vulnérables aux alentours du salon de jeux.
Pas seulement les riches visiteurs
« Un mardi matin de novembre, ce ne sont pas les riches visiteurs qui vont jouer dans le salon. Ceux qui n’ont pas de voiture et qui habitent à l’intérieur d’un kilomètre peuvent y avoir accès facilement à pied » répond le directeur régional de la santé publique, bien qu’il existe déjà une offre de jeu pour cette population dans les bars environnants.
Refusant de répondre à savoir si ce salon serait plus « acceptable » s’il se situait dans un district détenant une population « mieux » nantie, Dr. Sylvain Leduc estime que Loto-Québec devra diminuer drastiquement le nombre d’appareils de loterie vidéo au centre-ville de Rimouski.
Sans les nommer, les bars Le Dooly’s, La Boulathèque ou le Spot Billard sont directement visés.
« Si elles (machines) ne sont pas toutes retirées, il ne devrait pas en rester beaucoup. Loto-Québec sait ce qu’on recommande. S’ils (ses dirigeants) ont une planification prévue pour 2026, ça laisse du temps pour s’ajuster », estime Dr. Leduc.
S’ajuster au 2 %
Bien que Loto-Québec relatait que 98% des joueurs ne représentent pas de risques et que le salon de jeux devient pour eux une sortie ou un divertissement, le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent demeure ferme sur sa position.
« 2 % de pas beaucoup de monde, ça reste pas beaucoup de monde. 2% de beaucoup de monde, parce qu’il y aura beaucoup de gens qui participent, qui jouent et qui s’exposent, ça peut faire des demandes importantes. On doit s’ajuster. Il y a la proportion, mais aussi le nombre qui est exposé » commente Sylvain Leduc.
Loto-Québec et le Groupe Blouin ont confirmé, mercredi, l’implantation d’un salon de jeux à l’intérieur de l’Hôtel Rimouski, à l’endroit où se trouvent actuellement les salles de bal du centre des congrès. Il ouvrira en 2026, moyennant un investissement avoisinant les 15 M$.
L’établissement créera environ 135 emplois directs et indirects.
Militant depuis longtemps pour l’ouverture d’un tel lieu de divertissement. le directeur de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, Jean-Nicolas Marchand, se dit convaincu que le Salon de jeux de Rimouski contribuera à dynamiser de la rue St-Germain Est, en plus d’attirer davantage de congrès et de visiteurs durant toute l’année.