Possible faillite de la SOPER : « la maison brûle »
L'organisme jouerait ses dernières cartes, même s'il nie toujours l'informationBien que son président Guy Caron nie toujours l’information, la faillite guette bel et bien la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER). De nombreuses sources indépendantes comprenant des employés, des fournisseurs et des gens d’affaires influents de Rimouski sont unanimes.
Si une annonce en sens devait survenir la semaine dernière, tel que mentionné par Le Soir.ca, la SOPER a finalement décidé de se donner quelques jours supplémentaires pour jouer ses dernières cartes et éviter un tel scénario.
En compagnie de la directrice générale Marina Soubirou, monsieur Caron, aussi maire de Rimouski, a rencontré mardi après-midi le Groupe immobilier Tanguay.
Leur but : convaincre ses dirigeants de débarrasser l’organisme du loyer de l’édifice du Novarium, pour lequel elle est signataire du bail.
Ce dernier génère un déficit de 30 000$ par mois à la SOPER, qui loue le bâtiment construit et appartenant au Groupe Tanguay.
Advenant que l’entreprise refuse cette demande, la SOPER n’aurait possiblement plus de choix devant elle, surtout que des élus de Rimouski ont refusé que la Ville, lors d’un récent comité plénier, injecte de nouveaux fonds afin que la SOPER puisse opérer et évite la fin de ses opérations.
« La maison brûle et les tisons sont chauds. Ça commence à souffler un peu partout en ville », indique l’une des personnes consultées Soir.ca.
Selon nos informations, des travailleurs prépareraient déjà leur départ.
Certains confirment au Soir.ca être actuellement à la recherche d’un autre emploi, surtout que les finances actuelles de la SOPER seraient si difficiles que ceux-ci pourraient devoir quitter sans indemnité, ni paiement de vacances.
Avis juridiques
Des avis juridiques obtenus par la Ville protégerait Rimouski si la SOPER s’oriente vers la failitte.
Le premier confirmerait que la Ville n’aurait pas à assumer les dettes de la SOPER dans une éventuelle faillite.
Le deuxième lui indiquerait qu’elle ne pourra pas reprendre l’édifice du Novarium, puisqu’une ville ne peut pas louer des espaces commerciaux à des particuliers.
« Ce n’est pas tenable à long terme. Il y a quatre options devant nous. La première, c’est de voir si nous pourrions céder le bail à un autre organisme qui pourrait gérer le bâtiment, mais ce n’est pas l’option la plus probable. Dans les autres options, il y a le fait de pouvoir casser le bail moyennant le versement d’une somme forfaitaire. La troisième option serait d’acheter le bâtiment qui deviendrait un actif pour la Ville et il n’y aurait plus la question des pertes mensuelles », précisait le maire.
Puisque ces trois options ne semblent pas possibles, la 4e devient ainsi plausible dans l’état actuel des choses.
« S’il n’y a pas moyen d’avoir une entente et que la situation de la SOPER n’était pas viable à long terme, la 4e option serait de mettre la SOPER en faillite parce qu’elle serait incapable de rencontrer ses obligations », affirmait monsieur Caron.
Faillite de Novarium
Toute cette saga a débuté avec la faillite de Novarium.
Après le refus du gouvernement du Québec d’accorder une zone d’innovation en économie bleue à Rimouski et Grande-Rivière, qui lui aurait procuré un financement gouvernemental important, l’organisme sans but lucratif a annoncé ses couleurs devant ses dettes de 2,2 M $, dont un peu plus de 1,5 M$ provenait de la SOPER.
Devant ce cas de « mauvaise gestion », comme le décrit le rapport d’enquête de la Commission municipale du Québec concernant la SOPER et Novarium, des citoyens de Rimouski ont demandé l’intervention de l’Unité permanente anticorruption dans le dossier.