Vente de viande sauvage à Kahnawake
Une situation qui inquiète les grandes fédérationsDes médias ont publié au cours des derniers jours des articles concernant la chasse de nuit et la vente de gibier sauvage par des Mohawks. Les grandes fédérations fauniques s’inquiètent de la situation et demandent au gouvernement que des actions concrètes soient prises rapidement pour enrayer cette situation. Selon ces articles, un groupe de Mohawks chasserait l’orignal depuis au moins 3 ans dans les réserves fauniques de Matane et de Rimouski d’une manière contrevenant en plusieurs points aux règles de chasse en vigueur au Québec, notamment la chasse de nuit et la chasse à partir d’un véhicule. Quelques dizaines d’orignaux auraient ainsi été récoltés l’automne dernier. Cette venaison se retrouverait ensuite dans une boucherie clandestine de Kahnawake, à partir de laquelle la viande est revendue sur le marché noir, à qui veut bien en acheter. La vente de gibier sauvage est pourtant interdite non seulement au Québec, mais aussi sur la quasi-totalité du territoire américain et canadien. Cette interdiction trouve racine dans ce qu’il est convenu d’appeler le Modèle nord-américain de conservation de la faune, dont un des préceptes est d’éviter de faire le commerce de viande sauvage. Ce modèle a fortement contribué au maintien et au rétablissement de plusieurs espèces d’animaux sauvages. Les fédérations s’opposent fermement à ce que quiconque puisse vendre de la viande de gibier sauvage, sous réserve des quelques exceptions prévues par la loi et à l’intérieur du cadre qu’elle fixe. Les fédérations fauniques reconnaissent le droit des membres des Premières Nations et des Inuits à pratiquer la chasse de subsistance. Cette chasse traditionnelle doit se dérouler sur les territoires ancestraux occupés par ces mêmes communautés. Or, aucun droit de chasse dans les réserves fauniques de Matane et de Rimouski n’est consenti à la communauté Mohawk de Kahnawake. L’orignal est une espèce emblématique du Québec et les peuples qui le chassent depuis des centaines d’années ou des milliers d’années ont pris des mesures pour en assurer la pérennité. L’orignal fait partie de l’histoire des habitants de la province, qui l’ont chassé hier et encore aujourd’hui à des fins de subsistance. Alors que les conditions d’habitats et climatiques sont en pleins changements et que la baisse des populations d’orignaux commence à inquiéter dans plusieurs régions du Québec, nous demandons que le gouvernement du Québec prenne des actions sans attendre afin de mettre fin au commerce de viande sauvage et que les membres de la communauté Mohawk pratiquent la chasse traditionnelle sur leur territoire ancestral. |
Marc Renaud, Directeur général, Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs Dominic Dugré, Président-directeur général, Fédération des pourvoiries du Québec Myriam Bergeron, Directrice générale, Fédération québécoise des gestionnaires de zecs Gaétan Fournier, Directeur général, Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec |