Bilan 2024 : des offres de départ chez TELUS
Le Syndicat québécois des employés dénonce les agissements de l'entrepriseLe Soir.ca poursuit sa rétrospective des nouvelles marquantes de 2024. En juillet, le Syndicat québécois des employés de TELUS a dénoncé la décision de l’entreprise d’offrir, à une centaine d’employés en télétravail, un ultimatum de retour au bureau ou d’accepter une offre départ volontaire.
Ces agents de première ligne et leurs gestionnaires, la plupart engagés pendant la pandémie de COVID-19, ont toujours travaillé à distance.
Certains demeurent fort loin de leur lieu de travail de Rimouski ou Saint-Marie en Beauce, rendant le travail quotidien au bureau impossible.
« Ces licenciements déguisés s’ajoutent aux 770 offres de départ volontaire proposées aux travailleurs depuis 2021. TELUS veut encore une fois délocaliser des emplois occupés par des Québécois vers l’étranger. En les déplaçant de plus en plus hors du Québec, vers des pays où les lois, règlements et conditions de travail ne sont pas comparables, TELUS n’a plus le droit de dire “Nous donnons où nous vivons” puisque ça ne représente plus la réalité », indiquait le président du syndicat, Luc Pouliot.
La meilleure décision selon TELUS
En réaction à cette sortie syndicale, TELUS estime que de lancer un ultimatum à une centaine de ses employés en télétravail de revenir au bureau ou accepter une offre de départ volontaire semblait la meilleure décision pour améliorer l’efficacité de son service à la clientèle.
Les offres proposées aux employés permanents visés par cette réorganisation atteignent de 12 à 18 mois de salaire.
« Au cours des dernières années, nous avons fait évoluer notre service aux clients en offrant de plus en plus d’options numériques et en libre-service qui continuent de réduire le volume des appels. Lorsque les clients ont besoin de nous appeler pour des situations plus complexes, notre objectif est que leur problème soit résolu dès le premier appel, à chaque fois », explique directrice des relations médiatiques chez TELUS, Jacinthe Beaulieu.
Selon la porte-parole, TELUS sait que cette décision représente un changement notable dans la façon de travailler de ses employés.
« À partir de septembre, nous demandons donc à nos agents de première ligne et à leurs gestionnaires de venir travailler dans un centre de contacts clients trois jours par semaine pour un apprentissage continu et une collaboration bonifiée avec la visée de répondre aux besoins évolutifs de nos clients. Nous continuons de leur offrir la possibilité d’accepter une généreuse offre de séparation volontaire qui dépasse les exigences du Code canadien du travail », indique madame Beaulieu.
En août, la Cour suprême de la Colombie-Britannique a accordé une injonction temporaire contre le mandat de retour au travail de l’entreprise, formulé par le Syndicat des Métallos.
Le Tribunal souhaitait qu’un arbitre juge la validité juridique de la décision du géant des communications.
En tout, 70 des 2 000 employés de TELUS visés par cette injonction travaillent à Rimouski.
D’autres offres de départ
En septembre, le Syndicat des employés de TELUS a signalé d’autres offres de départ faites par l’employeur, cette fois dans le personnel de métiers après les travailleurs de bureau.
« L’employeur a envoyé des offres de départ à la retraite ciblant certains départements. Il y en avait eu une grosse cet été pour les gens de bureaux, des gens qui étaient en télétravail, et la semaine dernière ce sont des gens de métiers qui ont reçu des offres de départ. On parle notamment des installateurs et des gens qui travaillent dans les centraux. Ce sont 98 travailleurs qui sont ciblés par des offres de départs volontaires », mentionne le président du Syndicat, Luc Pouliot.
Le président du syndicat estime que TELUS a des objectifs de coupure de postes.
« Ce sont des attritions. S’il y en a 10 qui partent, ils ne seront pas réengagés tant que les opérations peuvent fonctionner. Ça fait 10-12 ans qu’on se fait couper toutes les années, on commence à manquer de marge de manœuvre. On pense que les prochains postes qui s’en iront, il y aura du travail qui ne se fera pas ».
Manifestation à la place des Anciens-Combattants
Une manifestation a eu lieu à la place des Place des Anciens-Combattants pour parler de ces coupures et de la dévitalisation des régions.
« On fait des représentations médiatiques et politiques. Ce sont de bons emplois qu’on perd. Cela a un impact sur l’économie. C’est une forme de coupures déguisée », estime monsieur Pouliot.
La direction de TELUS mentionnait être engagée dans une transformation de ses activités et de son approche client, incluant des investissements majeurs dans son infrastructure réseau, pour améliorer son efficacité et sa fiabilité.