Rimouski adopte sa loi : pas de services à l’auto au centre-ville
La Ville fera obstruction à l’arrivée de StarbucksPour « protéger les citoyens de problèmes de circulation ou de sécurité routière », Rimouski adopte son règlement interdisant les services à l’auto au centre-ville.
Les élus ont voté unanimement dans ce sens, lundi soir, à la première séance du conseil municipal de 2025.
Les zones commerciales visées se situent entre l’avenue Belzile et la rue Lavoie, au nord de la rue de l’Évêché. Le seul établissement possédant actuellement un service au volant dans ce secteur, A&W, profitera d’une « clause grand-père » pour le conserver.
La Ville de Rimouski fera ainsi obstruction à l’arrivée de Starbucks au centre-ville, alors que la chaîne travaillait à s’établir dans l’ancien restaurant Poulet Frit Kentucky, à l’intersection de l’avenue Rouleau et du boulevard René-Lepage
« Je sais que les gens ont entendu une rumeur comme quoi un service à l’auto s’en venait, mais la question est vraiment urbanistique. Le centre-ville n’est pas fait pour ce type de commerce. Si on n’a pas de réglementation, on n’a pas le choix d’approuver un tel service, nonobstant les problèmes de circulation ou de sécurité. Il y a possibilité de déroger à la règle si on n’est capable de prouver qu’il n’y aura pas d’impact sur la circulation ou la sécurité des piétons avec une étude », explique le maire Guy Caron.
Confirmant avoir rencontrer « le promoteur intéressé » par l’implantation d’un deuxième service à l’auto au centre-ville, monsieur Caron insiste que la question fondamentale est celle de la fluidité de la circulation.
« Ça ne touche pas d’autres endroits comme la Cité des achats. On veut que les gens marchent le centre-ville. En ajoutant un service à l’auto, on encourage les gens à venir avec leur voiture. Il n’y a pas plus de vitalité au centre-ville avec un service à l’auto », estime-t-il.
Dans les « affaires nouvelles »
Au début de décembre, les élus rimouskois avaient présenté leur projet dans les « affaires nouvelles » au lieu de l’ordre du jour habituel. Il s’agit en quelque sorte d’un varia à la fin d’une séance d’un conseil municipal.
Celui-ci est accessible au public. Il permet d’évoquer la direction et les manœuvres des élus dans chacun des dossiers.
Les citoyens souhaitant exprimer leur opinion ou débattre sur un sujet sensible peuvent ainsi se présenter à l’hôtel de ville, démocratiquement, pour poser leurs questions aux élus.
Or, ce ne fut pas le cas avec le règlement sur les services à l’auto au centre-ville.
À ce sujet, le directeur général de la Ville de Rimouski, Marco Desbiens, expliquait que la modification du règlement était nécessaire « dans l’éventualité où une demande était soumise au service d’urbanisme et inspection qui serait « substantiellement » conforme ».
Cette façon de faire en catimini avait suscité la grogne du directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, Jean-Nicolas Marchand.
Bien que Guy Caron est disposé à rencontrer à nouveau « le promoteur intéressé », la Ville de Rimouski a finalement gagné face à Starbucks.
Selon nos informations, la chaîne abandonnerait l’idée de s’installer dans l’ex-restaurant Poulet Frit Kentucky pour s’établir finalement dans la Cité des achats, évitant le règlement sur l’interdiction des services au volant du conseil municipal.