Urgence de Trois-Pistoles : des conséquences catastrophiques
Départ potentiel de sept médecins et 400 patients orphelins abandonnés![](https://journallesoir.ca/wp-content/uploads/2025/02/Dre-Emilie-Pelletier-scaled-e1738872437153-1024x669.jpg)
En plus des délais pouvant causer des décès et d’un important frein à l’accessibilité des soins de santé, la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles de nuit résulterait par le départ de sept médecins sur le territoire des Basques, ce qui aurait comme conséquence de rendre 4 000 patients orphelins de médecins de famille.
Face à un déficit de 34 M $ à résorber d’ici au 31 mars prochain, le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS) songerait à fermer l’urgence en soirée et durant la nuit du Centre hospitalier de Trois-Pistoles.
Service offert sept jours sur sept et 24 heures sur 24, le CISSS planifierait de cesser les activités entre 20 h et 8 h.
Le CISSS du Bas-Saint-Laurent ne veut pas confirmé ni infirmé l’information, indiquant que son plan de retour à l’équilibre budgétaire doit être approuvé par Santé Québec avant de commenter.
« Les médecins qui travaillent à l’urgence oeuvrent dans des GMF. En fermant la nuit, notre urgence ne sera plus reconnue comme une urgence par le ministère au plan du financement et des effectifs. Le seul fait d’envisager de fermer notre urgence la nuit est inacceptable. C’est un non-sens. Les conséquences seraient catastrophiques quand on sait que chaque minute compte pour sauver des vies. C’est toute l’organisation des soins dans les Basques qui est menacée par une perte d’expertise autant chez les infirmières que chez les médecins », déclare Émilie Pelletier, médecin à l’urgence de Trois-Pistoles, lors du lancement d’une vaste mobilisation, jeudi, à Trois-Pistoles.
Habitués à se défendre
Le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis, mentionne que les gens des Basques sont habitués de se défendre et de se mobiliser. Il cite notamment l’exemple du traversier où la population s’est mobilisée pour réussir à maintenir le service.
« Nous avons reçu deux refus pour un hôtel. On reporte constamment la réfection de la route 293. On nous a dit que notre bateau n’était plus bon. Nous allons nous battre pour garder notre urgence ».
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« L’heure est grave. On doit se battre pour garder un service de première nécessité. C’est la santé de notre monde qui est en jeu. Il faut rester mobilisé pour s’assurer que notre dossier demeure sur le haut de la pile. Ce n’est pas un hasard si j’ai mis ma tuque des Kings de Los Angeles. C’est pour rappeler au gouvernement qu’il faut investir aux bons endroits », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi devant l’Hôpital, en faisant référence aux 5 M$ investis pour le gouvernement du Québec pour la venue des Kings pour deux matchs hors concours à Québec.
Dans le plan de compressions
Le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, a obtenu la confirmation du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent que la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles entre 20 h et 8 h la semaine et entre 16 h et 8 les fins de semaine fait partie du plan de rationalisation soumis vendredi dernier à Santé Québec.
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« Le CISSS a soumis un plan de coupures de 45 M$ et Santé Québec doit sélectionner ce que sera coupé pour économiser 34 M$. Dès que nous l’avons su, nous avons réagi rapidement. Santé Québec dit qu’il veut couper des services moins performants. Nos services de santé sont très performants. Ils font même des jaloux. Les coupures vont faire très mal. Il n’y a pas d’économie à faire sur la santé des gens. Nous demandons à Santé Québec de garder notre urgence ouverte 24 heures sur 24 ».
Pétition et grande marche
La mobilisation pour le maintien de l’urgence est lancée. Une pétition a commencé à circuler. Elle est disponible à l’Hôtel de Ville de Trois-Pistoles et dans les bureaux municipaux des neuf autres municipalités de la MRC des Basques.
Une pétition électronique suivra sous peu. Une grande marche est prévue le samedi 15 février à 13 h. le départ se fera de l’Aréna Bertrand-Lepage en direction de l’Hôpital.
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« Un peu comme pour le traversier, nous allons nous battre jusqu’au bout po9ur conserver nos services en santé », lance-t-il.