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Saint-Mathieu: nouvelle espèce aquatique envahissante

Fragment de potamot crépu retrouvé entre le lac Saint-Mathieu et le Petit lac Saint-Mathieu en 2024. (Photo courtoisie)

Une nouvelle espèce aquatique exotique envahissante a été identifiée près du Lac Saint-Mathieu. Il s’agit du potamot crépu (Potamogeton crispus).


Des fragments de plantes ont été retrouvés entre le lac Saint-Mathieu et le Petit lac Saint-Mathieu, mais la localisation exacte du ou des herbiers reste inconnue.

La présence de cette nouvelle espèce exotique envahissante au Bas-Saint-Laurent démontre l’importance du lavage du matériel nautique à l’entrée et à la sortie des plans d’eau et est un facteur supplémentaire qui renforce l’importance d’accélérer l’établissement d’un réseau de stations de lavage adéquat dans la région du Bas-Saint-Laurent. 


Présence non souhaitable

Le lac Saint-Mathieu (Photo journallesoir.ca- Alexandre D’Astous)

Bien que non souhaitable, l’envahissement du potamot crépu ne semble pas être une situation actuellement désastreuse pour les plans d’eau du Québec. « Cette espèce est toutefois considérée comme envahissante, et elle est problématique en Ontario. Il est donc nécessaire de la garder à l’œil et de limiter sa propagation au maximum », mentionne l’Organisme des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent dans un communiqué de presse.


Quelques informations sur le potamot crépu


Cette plante aquatique submergée peut pousser jusqu’à 4 mètres de profondeur et peut former des colonies monospécifiques denses. L’espèce se reproduit principalement par la fragmentation de ses tiges et la production de turions (un type de bourgeon qui forme un nouveau plant).

Ainsi, ses principaux modes de reproduction ressemblent beaucoup à ceux du myriophylle à épi, une plante aquatique exotique envahissante plus connue. Comme les fragments de plantes et les turions peuvent être emportés par le courant, tous les lacs du bassin versant de la rivière du Sud-Ouest situés en aval des lacs à Saint-Mathieu pourraient potentiellement être colonisés.


Colonies difficiles à identifier


Le cycle de vie particulier du potamot crépu rend l’identification des individus et des colonies plus difficile durant la saison estivale. En effet, cette plante est une annuelle qui germe à l’automne et qui vit tout l’hiver sous la glace. Au printemps, elle perd son feuillage d’hiver pour laisser la place à un feuillage d’été qui présente une marge ondulée finement dentelée (lasagne).

La production de fruits et de turions se fait à la fin du mois de juin, et lorsqu’elle meurt, la plante libère ses turions au fond de l’eau, qui tombent alors en dormance et qui germent seulement à l’automne suivant. 
 
Quant à la propagation par l’humain, elle se fait majoritairement avec le transport de fragments restés accrochés au matériel nautique. Le lavage du matériel nautique à l’entrée et à la sortie des plans d’eau est incontournable pour limiter la propagation de toutes les espèces exotiques envahissantes, incluant celle du potamot crépu. 
 


Conséquences potentielles

En plus de former des colonies monospécifiques denses, le potamot crépu  pourrait affecter la qualité de l’eau et entraîner une perte d’usages récréatifs. La mort de la plante à la fin du mois de juin cause l’ajout de nutriments dans l’eau qui contribuent à la prolifération et à l’éclosion de cyanobactéries, ainsi que la diminution de l’oxygène dissous nécessaire aux poissons. 

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