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Trump 2025 : l’aube d’une nouvelle ère américaine

La présidence de Donald Trump en 2025 réinstaure la politique de l’« Amérique d’abord » (America First), promettant des changements significatifs pour l’économie américaine et les marchés financiers.

Si certaines personnes attendent une relance économique, d’autres craignent une intensification des tensions commerciales, une hausse de la dette publique et une volatilité accrue sur les marchés. Cette chronique explore les principales volontés du président américain et les implications qui en découlent.

Le programme de l’administration Trump pour 2025 se base sur des mesures fiscales ambitieuses, une déréglementation accrue et un protectionnisme commercial renforcé.

Ces politiques, bien que potentiellement bénéfiques pour certains secteurs, comportent également des risques significatifs pour la stabilité économique à long terme.

Ces mesures ne sont pas sans risque. La réforme fiscale de 2017 n’avait pas été entièrement compensée par des réductions de dépenses publiques, contribuant ainsi à creuser le déficit budgétaire.

Dans un contexte où la dette fédérale est déjà élevée en raison des dépenses liées à la pandémie et aux plans de relance successifs, de nouvelles baisses d’impôts pourraient accentuer les pressions budgétaires.

Une augmentation des emprunts publics pour compenser le manque fiscal à gagner pourrait entraîner une hausse des taux d’intérêt à long terme, pesant sur les obligations d’État et sur la croissance future. 

Déréglementation accrue

Dès son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump a fait de la déréglementation une priorité, promettant d’éliminer dix anciennes réglementations pour chaque nouvelle imposée.

Son programme cible principalement l’énergie, la finance, l’environnement et la santé, avec l’objectif de stimuler l’investissement et l’économie en réduisant la supervision gouvernementale. 

L’énergie, notamment le pétrole et le gaz, est un secteur clé de cette initiative. Trump veut réduire les coûts et renforcer l’indépendance énergétique des États-Unis.

En théorie, la déréglementation favorise la concurrence et l’innovation, mais sans garde-fous, elle peut entraîner des effets négatifs, comme la concentration du marché ou une baisse de la qualité des services. 

L’histoire montre aussi que des déréglementations excessives peuvent entraîner des conséquences graves.

Dans la finance, un manque de contrôle a contribué à la crise de 2007-2008. Au Texas, un marché de l’énergie trop libéralisé a exposé les consommateurs à des hausses de prix et à des infrastructures insuffisantes, aggravant la crise énergétique de 2021. 

Ainsi, bien que la déréglementation puisse stimuler la croissance, elle doit être accompagnée de protections pour éviter des risques systémiques et garantir la stabilité des marchés.

Le protectionnisme commercial et ses conséquences

Sans grande surprise, Donald Trump a rapidement décidé d’employer les grands moyens pour mettre sous pression ses principaux partenaires commerciaux et ainsi préparer le terrain pour le retour d’un protectionnisme commercial agressif.

Sa stratégie, souvent théâtrale, vise vraisemblablement à influencer et à intimider ses partenaires afin d’obtenir un avantage dans les futures négociations.

Dès le début de son mandat, Trump a mis de l’avant de nouveaux tarifs douaniers sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, invoquant une urgence nationale liée à l’immigration illégale et au fentanyl.

Parmi les principales mesures, on retrouve des tarifs douaniers de :

  • 25 % sur toutes les importations canadiennes sauf l’énergie, dont les tarifs seraient plutôt de 10 %;
  • 25 % sur toutes les importations mexicaines;
  • 10 % sur toutes les importations chinoises, en plus des droits déjà en place.

Cette escalade protectionniste risque d’intensifier les tensions commerciales et d’entraîner des représailles. La situation pourrait créer une instabilité importante dans le commerce mondial et accentuer les pressions inflationnistes.

Le Canada, le Mexique et la Chine ont déjà annoncé des mesures de rétorsion, soit des tarifs ciblant plusieurs secteurs américains. L’Union européenne, également menacée par de potentielles restrictions, pourrait se joindre à cette riposte.

Lors de la réunion entre le Canada, le Mexique et les États-Unis le 3 février, le président américain a consenti un délai d’un mois avant l’imposition des droits douaniers.

Ceci a permis au Canada et au Mexique de pousser un soupir de soulagement, considérant que la date d’imposition initiale ne donnait pas énormément de temps aux entreprises de s’adapter.  

L’avenir de cette guerre commerciale demeure incertain. Trump pourrait lever ces mesures s’il obtient des concessions sur les questions qui lui tiennent à cœur.

Cependant, son désir d’instaurer une politique commerciale résolument protectionniste pourrait le pousser à maintenir ces tarifs sur le long terme, ce qui en ferait un enjeu central des élections de mi-mandat.

À court terme, l’incertitude pourrait provoquer une volatilité accrue sur les marchés boursiers, les investisseurs cherchant à se protéger contre les risques géopolitiques.

Les marchés financiers sous Trump 1.0

La nomination de Trump suscite un mélange d’optimisme et d’inquiétude parmi les investisseurs. Ceux-ci s’attendent à une période de volatilité accrue sous la présidence Trump.

Bien qu’on ne puisse pas s’attendre à un copier-coller de la performance du marché lors de sa première visite à la Maison-Blanche, il s’avère intéressant de l’analyser.

Les performances passées ne sont jamais garantes des résultats futurs, mais à long terme le marché recule rarement.

Dans le graphique ci-dessous, vous pouvez observer l’évolution du S&P 500 durant la présidence de Trump, version 1.0.

La première vague de protectionnisme, entre janvier 2017 et septembre 2018, a propulsé l’indice de 30 %. Ensuite, de septembre à décembre 2018, il a chuté de 20 %, avant de rebondir de 44 % entre décembre 2018 et février 2019.

Cependant, il a connu une correction de 36 % de février 2019 à mars 2020. Malgré toute cette volatilité, durant son premier mandat à la Maison-Blanche, le S&P 500 a enregistré une hausse de 66 %.

Les défis structurels et les risques à long terme

La présidence de Trump n’est pas sans risque pour l’économie américaine. Les défis structurels tels que la dette publique croissante et les inégalités économiques pourraient s’aggraver sous son administration.

Les réductions d’impôts et les dépenses publiques accrues pourraient alimenter l’inflation et augmenter la pression sur la dette américaine. Cela risque de contraindre la Réserve fédérale américaine à ralentir son cycle d’assouplissement monétaire ou même à relever les taux d’intérêt encore une fois.

La dette des États-Unis se chiffre désormais à plus de 36 000 milliards de dollars. Plus précisément, cette dette représente 123 % de la production intérieure brute américaine.

Il s’agira sans aucun doute d’une réelle contrainte pour le parti républicain dans leur prise de décisions.

Une autre politique clé sous l’administration Trump serait un durcissement des restrictions migratoires.

L’immigration, en particulier l’immigration illégale, a longtemps été un sujet central dans le discours politique de Trump, et des déportations massives pourraient avoir des effets importants sur le marché du travail américain.

Une réduction du nombre de travailleurs migrants pourrait entraîner une rareté de la main-d’œuvre, augmentant ainsi les pressions salariales.

Cela mettrait en péril la croissance économique en limitant la capacité des entreprises à recruter des talents qualifiés dans des secteurs tels que la technologie, l’agriculture et la construction.

Conclusion

La présidence de Donald Trump en 2025 représente un cocktail complexe de promesses économiques et de risques politiques.

D’un côté, ses politiques économiques favorables aux entreprises, ses réductions fiscales et ses mesures de dérégulation pourraient stimuler la croissance et renforcer la compétitivité des États-Unis à court terme.

Cependant, la mise en œuvre d’une politique tarifaire agressive, les tensions commerciales croissantes et les politiques migratoires restrictives ajouteraient une incertitude majeure et pourraient peser sur la stabilité économique, notamment l’inflation.

Les marchés financiers, déjà sensibles aux incertitudes politiques, devront naviguer entre les possibilités qu’offrent ces réformes et les risques inhérents à un environnement volatile.

Dans ce contexte, les investisseurs devront rester vigilants et se préparer à un avenir marqué par des ajustements économiques importants et potentiellement perturbateurs.

La volatilité sera probablement la norme, et la capacité à s’adapter à ces changements sera essentielle pour gérer les risques et saisir les occasions de placement.

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Source :

“The Four Trump Policies Most Likely to Impact Economic Growth.” Invesco, www.invesco.com/ca/en/insights/four-trump-policies-most-likely-impact-economic-growth.html.

The White House. “Fact Sheet: President Donald J. Trump Launches Massive 10-to-1 Deregulation Initiative.” The White House, 31 Jan. 2025, www.whitehouse.gov/fact-sheets/2025/01/fact-sheet-president-donald-j-trump-launches-massive-10-to-1-deregulation-initiative.

Trump’s Presidency: How Will Deregulation Shape up and Trade Policies Play Out? www.coutts.com/insight-articles/news/2025/trumps-presidency-how-will-deregulation-shape-up-and-trade-policies-play-out.html.

“Understanding the National Debt.” FiscalData.Treasury.gov, Understanding the National Debt | U.S. Treasury Fiscal Data

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