Urgence : 600 personnes manifestent à Trois-Pistoles
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La population des Basques a répondu en grand nombre à l’appel de la Ville de Trois-Pistoles afin de passer un message fort à Santé Québec à l’effet que la fermeture de son urgence, le soir et la nuit, est totalement inacceptable. Ils étaient environ 600 à prendre le départ d’une marche reliant l’Aréna Bertrand-Lepage au Centre hospitalier, samedi après-midi.
En plus des délais pouvant causer des décès et d’un important frein à l’accessibilité des soins de santé, la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles de nuit résulterait par le départ de sept médecins sur le territoire des Basques, ce qui aurait comme conséquence de rendre 4 000 patients orphelins de médecins de famille.
Dans un dépliant créé en collaboration avec le groupe citoyens « Il y a urgence pour notre urgence à Trois-Pistoles », le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du Bas-Saint-Laurent souligne que la fermeture de nuit de l’urgence engendrera la fermeture de l’unité d’observation 24-72h qui a été. Utilisée pour 269 patients en 2024.
Selon le syndicat, la fermeture de nuit de l’urgence aura pour effet de prolonger les délais de prise en charge, aggravant les maladies, d’allonger la durée des hospitalisations, faute d’intervention rapide et d’augmenter les risques de séquelles irréversibles pour les patients.
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L’urgence de Trois-Pistoles reçoit environ 700 ambulances par année.
« Le seul fait d’envisager de fermer notre urgence la nuit est inacceptable. C’est un non-sens. Les conséquences seraient catastrophiques quand on sait que chaque minute compte pour sauver des vies. C’est toute l’organisation des soins dans les Basques qui est menacée par une perte d’expertise autant chez les infirmières que chez les médecins », déclare Émilie Pelletier, médecin à l’urgence de Trois-Pistoles.
Dans le plan de compressions
Le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, a obtenu la confirmation du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent que la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles, entre 20 h et 8 h la semaine et entre 16 h et 8 les fins de semaine, fait partie du plan de rationalisation soumis le 31 janvier à Santé Québec.
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« Le CISSS a soumis un plan de coupures de 45 M$ et Santé Québec doit sélectionner ce que sera coupé pour économiser 34 M$. Dès que nous l’avons su, nous avons réagi rapidement. Santé Québec dit qu’il veut couper des services moins performants. Nos services de santé sont très performants. Ils font même des jaloux. Les coupures vont faire très mal. Il n’y a pas d’économie à faire sur la santé des gens. Nous demandons à Santé Québec de garder notre urgence ouverte 24 heures sur 24 ».
L’heure est grave
« L’heure est grave. On doit se battre pour garder un service de première nécessité. C’est la santé de notre monde qui est en jeu. Il faut rester mobilisé pour s’assurer que notre dossier demeure sur le haut de la pile », lance le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis.
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« Un peu comme pour le traversier, nous allons nous battre jusqu’au bout pour conserver nos services en santé », lance le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert.
La députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne, précise qu’aucune décision n’a encore été prise dans ce dossier.