Jean-Nicolas Marchand : son dossier aux crimes économiques
La Sûreté du Québec fait appel à ses experts
L’enquête entourant les présumées irrégularités financières et administratives de l’ex-directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, Jean-Nicolas Marchand, progresse au point où la Sûreté du Québec a transféré son dossier à sa Division des enquêtes sur les crimes économiques.
Le Soir.ca a appris que la complexité de la possible fraude de 500 000 $, selon nos informations, a convaincu la SQ de faire appel à ses experts en charge d’investiguer sur les crimes économiques visant le public, les institutions financières, les entreprises ou les organismes privés.
Les crimes majeurs de la Sûreté du Québec avaient la responsabilité de l’enquête depuis la plainte déposée par le conseil d’administration de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette.
Une source policière consultée par Le Soir.ca confirme que ce genre d’enquête prend souvent des mois avant d’en arriver à de possibles accusations contre un individu, sans supposer ce scénario pour monsieur Marchand.
« À chaque fois qu’un policier veut avoir accès à un compte bancaire, il doit demander une autorisation à un tribunal afin d’obliger une institution financière à collaborer à une enquête. Celle-ci a ensuite 30 jours pour transmettre les informations souhaitées. Ce n’est pas une « balloune », ni un vol qualifié. Il faut donner le temps aux policiers de bien comprendre la structure élaborée. Lorsqu’un individu est arrêté, c’est la fin de notre enquête et le dossier peut-être déposé au Directeur des poursuites criminelles et pénales pour analyse », indique-t-elle.
Depuis son entrée en poste
La Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette a congédié de son directeur général, le 3 février dernier, après l’avoir suspendu de ses fonctions, le 31 janvier.
Restaurants, voyages, hôtels, bars, chalets, de nombreux retraits au guichet à toute heure du jour et de la nuit et des transferts Interac de la Chambre à des comptes personnels : les premières transactions qui font l’objet du litige actuel remontent à son entrée en poste, en octobre 2022.

Des vérifications internes ont révélé plusieurs anomalies qui laissent présumer de possibles actes frauduleux et des accusations criminelles, a révélé le coprésident de la Chambre, Simon St-Pierre, le 5 février, lors d’une conférence de presse.
Sollicités pour « sauver » la Chambre
Sentant possiblement qu’il tomberait de son piédestal, Jean-Nicolas Marchand aurait tenté de récupérer des sommes d’argent en sollicitant des gens d’affaires, dans les semaines précédant son congédiement, prétextant que l’organisation se dirigeait « vers la faillite » sans leurs interventions immédiates.
Des entrepreneurs et des personnes près du conseil d’administration de la Chambre ont confirmé l’information au Soir.ca
En octobre dernier, les nouveaux coprésidents de la Chambre, Simon St-Pierre et Andréane Pelletier, ont exigé de monsieur Marchand d’avoir accès aux comptes de l’organisation.

Pendant des semaines, ce dernier a retardé de leur transmettre les codes d’accès afin qu’ils procèdent à certaines vérifications.
Durant ce temps, Jean-Nicolas Marchand se serait mis à la tâche pour convaincre des personnes d’influence d’investir dans la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, alléguant de « sérieuses difficultés financières » sans leurs interventions rapides.