Rimouski à la défense de l’urgence de Trois-Pistoles
Fermeture envisagée en soirée et durant la nuit
Le conseil municipal de Rimouski a adopté, lundi soir, une résolution d’appui à la Ville de Trois-Pistoles contre la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles le soir et la nuit.
« Nous avons adopté une résolution d’appui aux efforts de Trois-Pistoles pour garder son service d’urgence de nuit à l’hôpital. C’est d’abord un geste de solidarité pour les gens de Trois-Pistoles et de la MRC des Basques, mais c’est également pour dénoncer les impacts que la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles aurait sur les centres hospitaliers de Rimouski et de Rivière-du-Loup », indique le maire de Rimouski. Guy Caron.
Dans sa résolution, le conseil municipal de Rimouski demande que Santé Québec rejette la mesure visant à fermer l’urgence du centre hospitalier de Trois-Pistoles le soir de 20 h à 8 h et que le ministère de la Santé et des Services sociaux reconnaisse le caractère essentiel de l’urgence de Trois-Pistoles.
« Il y aura des impacts sur les gens des Basques. S’il y a une urgence la nuit, les gens devront se diriger vers Rivière-du-Loup ou Rimouski. Cela risque d’augmenter les risques pour la sécurité et la vie des gens. Cela aura aussi un impact sur les urgences de Rimouski et de Rivière-du-Loup, ce qui va amener une hausse de fréquentation », souligne monsieur Caron.
600 personnes ont manifesté
La population des Basques a répondu en grand nombre à l’appel de la Ville de Trois-Pistoles afin de passer un message fort à Santé Québec à l’effet que la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles le soir et la nuit est totalement inacceptable.
Ils étaient environ 600 à prendre le départ d’une marche reliant l’Aréna Bertrand-Lepage au Centre hospitalier, le 15 février.

En plus des délais pouvant causer des décès et d’un important frein à l’accessibilité des soins de santé, la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles de nuit résulterait par le départ de sept médecins sur le territoire des Basques, ce qui aurait comme conséquence de rendre 40 000 patients orphelins de médecins de famille.
Des conséquences en cascades
Dans un dépliant créé en collaboration avec le groupe citoyens « Il y a urgence pour notre Urgence » le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du Bas-Saint-Laurent souligne que la fermeture de nuit de l’urgence engendrera la fermeture de l’unité d’observation 24-72h qui a été utilisée pour 269 patients en 2024.

Selon le Syndicat, la fermeture de nuit de l’urgence aura pour effet de prolonger les délais de prise en charge, aggravant les maladies, d’allonger la durée des hospitalisations, faute d’intervention rapide et d’augmenter les risques de séquelles irréversibles pour les patients.
L’urgence de Trois-Pistoles reçoit environ 700 ambulances par année.
Des conséquences catastrophiques
« Le seul fait d’envisager de fermer notre urgence la nuit est inacceptable. C’est un non-sens. Les conséquences seraient catastrophiques quand on sait que chaque minute compte pour sauver des vies. C’est toute l’organisation des soins dans les Basques qui est menacée par une perte d’expertise autant chez les infirmières que chez les médecins », déclare Émilie Pelletier, médecin à l’urgence de Trois-Pistoles.