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Économie

Tarifs douaniers : les crabiers aussi sont inquiets

Les Américains sont des acheteurs importants de crustacés
Des pêcheurs de crabe sur le fleuve Saint-Laurent. (Photo archives Merinov)

À l’approche de la prochaine saison de pêche, les crabiers sont inquiets des répercussions des tarifs douaniers mis en place mardi par l’administration Trump sur les produits canadiens entrant aux États-Unis.

Les Américains sont des acheteurs importants de crustacés en provenance du Canada et aussi du Québec.

« Les marchés du côté américain sont à de très bas niveaux présentement. Le prix augmentait du côté américain pour le peu de crabes qui leur restait. En ce moment, c’est difficile de prévoir les impacts. Je suis en discussion avec des transformateurs américains pour essayer de voir ce qui se passe. On entend parler de toutes sortes de choses. Il faut laisser le temps à l’industrie de voir comment ça va se dérouler et de quelle manière le 25% de taxes sera appliqué », commente le président de l’Association des crabiers de la zone 17, Marc Doucet.

L’industrie de transformation des crustacés aux États-Unis a besoin du crabe et du homard venant du Canada, même si le président Donald Trump impose une surtaxe de 25%.

« Cette industrie ne partage peut-être pas la vision de monsieur Trump. Ils ont besoin du Canada. Nous sommes le plus gros apport de crabes des neiges importés par les Américains, avec Terre-Neuve, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Je vois mal comment ils pourraient se passer de ce crabe des neiges pour faire tourner leurs entreprises », estime monsieur Doucet.

Année difficile à prévoir

Les tarifs douaniers ne sont pas la seule inquiétude des crabiers en vue de la saison qui devrait débuter le 23 mars. Il y aura assurément une baisse des contingents entre 20% et 30%.

« Ça sera une année difficile. Il va y avoir de grosses discussions. On espère que le prix sera à la hausse étant donné que les marchés sont vides. On devrait en savoir plus au courant de la semaine prochaine pour nous donner une idée pour le début de la saison », poursuit Marc Doucet.

L’Association des crabiers de la zone 17, située entre Rivière-du-Loup et Rivière-à-Claude, demande à la ministre des Pêches et des Océans, Diane Lebouthillier, de limiter la baisse des captures à 20 % alors que la recommandation des scientifiques du ministère serait de 30%.

Le président de l’Association des crabiers de la zone 17, Marc Doucet, à droite, en compagnie de son père, Marius. (Photo Facebook)

« Nous ne sommes pas d’accord avec le 30% parce que nous savons qu’il y a de la ressource qui s’en vient. Nous l’avons validé lors de notre échantillonnage de l’automne dernier. On comprend qu’il faut réduire les tonnages, mais en se basant sur l’historique de notre zone et en allant chercher des indicateurs comparables pour des années où nous étions dans le même cycle. On ne lance pas cela dans le vide. Nous avons pris le temps de regarder cela avec les scientifiques. Nous connaissons bien notre zone. Ça fait plus de 40 ans qu’on y pêche le crabe des neiges. À 20%, nous serions dans les comparables avec les années précédentes », mentionne le président de l’Association.

Marc Doucet souligne que la formule mathématique utilisée par les scientifiques de Pêches et Océans ne tient pas compte de certains paramètres comme les changements climatiques et les habitudes de pêche.

L’avenir est prometteur

« Il y a de la ressource qui s’en vient. On voit un potentiel de reproducteurs. Il y a une grosse portion de crabes en bas de 95 millimètres. Ce crabe va pouvoir continuer de se reproduire et il ne pourra pas être capturé par la pêche commerciale. Nous avons une grosse population de crabes qui s’en vient pour 2026 », lance-t-il.

Marc Doucet s’attend à ce que la ministre Lebouthillier dévoile le plan de pêche la semaine prochaine pour la zone 17.

Le P’tit Doucet à son arrivée au quai de Rimouski (Photo courtoisie Michel Bernard)

« Si on veut partir le 23, il va falloir que les décisions se prennent ».

Le comité des glaces doit se rencontrer le 17 mars pour évaluer la situation dans l’estuaire du Saint-Laurent et statuer sur un possible début de saison, le 23 mars.

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