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Mireille Leclerc : agricultrice et femme de tête

Septième génération à la Ferme Jalec et filles de Saint-Gabriel-de-Rimouski
Mireille Leclerc lors de gala de l’agricultrice de l’année. (Photo courtoisie)

En cette journée internationale du droit des femmes, Le Soir.ca présente le portrait d’une agricultrice atypique et d’une femme de tête, Mireille Leclerc, de la Ferme Jalec et filles, de Saint-Gabriel-de-Rimouski, qui vient de remporter le prestigieux titre d’agricultrice de l’année au Bas-Saint-Laurent.

Mireille est devenue une relève inattendue pour l’entreprise agricole, elle qui est diplômée du Cégep de Rimouski en littérature et récipiendaire d’une bourse d’excellence académique dans ce domaine.

Elle a expliqué au magazine Ovin Québec avoir réfléchi un bon moment avant de choisir sa profession.

Septième génération à exploiter la terre familiale de Saint-Gabriel, c’est en 2001 qu’elle a repris la ferme de son père.

Intellectuelle et, selon elle, pas trop habile de ses mains, Mireille ne se destinait pas à l’agriculture. Elle a toujours participé aux travaux aux champs, mais moins à la traite des vaches.

Entre-temps, comme plusieurs l’ont fait dans les années 90, son père a transféré de la production laitière vers la production ovine, et c’est assurément ce qui lui manquait pour la convaincre de reprendre la ferme.

Conquise par la production, Mireille, qui était faite pour les études, s’est ensuite inscrite en Gestion et exploitation agricole au Cégep de Matane.  

Le malheur frappe

En 2011, alors que sa fille vient au monde lourdement handicapé et très malade, Mireille choisit de continuer à opérer la ferme.

« La décision administrative la plus rentable aurait été de liquider, mais sa passion pour l’agriculture la pousse à poursuivre son aventure agricole. Elle s’endette pendant six ans est demi pour se donner corps et âme à sa fille en l’accompagnant pour les multiples rendez-vous et hospitalisations et en lui prodiguant les soins nécessaires », a mentionné le Syndicat des agricultrices du Bas-Saint-Laurent lors de l’hommage qui lui a été rendu le 15 février dernier.

Mireille Leclerc a remporté le prestigieux titre d’agricultrice de l’année au Bas-Saint-Laurent. (Photo Facebook)

À la suite du décès de sa fille Flavie, deux autres années seront nécessaires à Mireille avant la reprise complète de ses activités au sein de l’entreprise.

« Même si elle n’a jamais cessé d’y travailler à 100%, parfois le corps, le coeur, la tête ou l’énergie n’y étaient pas, et Mireille a dû apprendre à s’occuper d’elle pour pouvoir s’occuper de sa famille et de son entreprise. Un peu gênée d’affirmer cela dans une société de performance, et surtout d’une façon pas du tout à la mode en agriculture : elle a pris du temps pour elle. Elle le dit d’ailleurs sans détour : si elle a réussi à tout mener de front, c’est parce qu’elle a su prendre soin d’elle », a-t-on ajouté dans son hommage.

Priorité à l’humain

Depuis quelques années, Mireille est de retour pleinement dans sa carrière. Elle recommence aussi à s’impliquer dans différentes organisations où l’humain reste sa priorité.

L’agriculture aura été pour elle comme un pilier, un élément stable qui battait le rythme des saisons. Elle exploite aujourd’hui une superficie de 250 acres en culture et possède un troupeau ovin productif de 425 brebis, en santé et confortables.

Mireille Leclerc a vaincu de l’adversité dans sa vie personnelle et professionnelle. (Photo Facebook)

Elle adore travailler pour faire plus avec ce qu’elle a et s’entourer de personnes qui pensent « en dehors de la boîte » pour essayer de nouvelles choses, poussant ainsi l’entreprise a enfin trouver toute la rentabilité qu’elle peut dégager.

Valoriser la profession d’agricultrice

Le Gala reconnaissance « Coup de coeur » permet de valoriser la profession d’agricultrice.

« Même si tous s’entendent pour dire que les femmes ont autant leur place que les hommes en agriculture, notre gala prouve, après 15 présentations, qu’il est encore nécessaire de le rappeler. Certaines femmes doutent encore au quotidien de leur capacité à réussir dans ce domaine aux défis multiples. Et pourtant, toutes les productrices honorées, samedi dernier ont su démontrer que non seulement c’était possible, mais qu’elles avaient aussi la capacité de savoir s’entourer lorsque nécessaire afin d’atteindre la réussite », commente la présidente des Agricultrices du Bas-Saint-Laurent, Jessie Rioux.

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