Le rêve ou le cauchemar américain?
Lettre ouverte de Robin Lebel de Rimouski
Qu’est-ce que le rêve de l’individu aux États-Unis ? En fait, je l’ai observé il y a quelques années à New York et tout juste dans les dernières semaines, à Las Vegas, état providence, semble-t-il, de la dernière chance.
Ce qui m’avait étonné à New York, c’était l’opulence qui côtoyait, en plein jour, la violence et la misère.
Le guide qui nous accompagnait nous expliquait, tout en marchant, comment un riche pouvait se payer n’importe quoi.
« Regardez vers le ciel. Voyez-vous ce gratte-ciel au dernier étage ? Un homme d’affaires a fait construire un étage de plus et occupe présentement seul tout le haut. Voyez-vous la Tour Chrysler ? Un homme tenait à laisser sa marque ici. Il a bien réussi », estimait-il.
Pendant quatre jours, nous déambulions dans cette faune humaine tout en nous laissant envahir par trop de monde, trop de policiers, avec toujours, à portée de vue, la misère et l’itinérance, souvent couchées sur le sol à nos pieds, pendant qu’on faisait la file pour entrer dans les divers restaurants de la place.

Un voyage que je n’aurais jamais pu imaginer au pays de l’oncle Sam où, semble-t-il, tout le monde avait sa chance. Tout cela m’avait secoué.
Depuis mon enfance, les États-Unis étaient pour moi le rêve des rêves, où tout était permis.
Des constats frappants
Ce pays cachait autre chose. J’ai mis les pieds à Las Vegas. J’y suis allé pour assister à un congrès où les entrepreneurs de la construction étaient invités par les fabricants de toutes sortes.
Nous y avons même vu la compagnie de Saint-Anaclet, Miralis. Elle a investi pas moins de 500 000 $ pour les quatre jours de l’événement. Ça grouillait de gens par milliers.
Premier constat : que des Blancs. Pas de gens de race noire à peu de choses près. On les voyait derrière certains comptoirs ou dans les taxis.
En fin de journée, nous retournions vers le centre-ville où nous attendaient les lumières des casinos. Tout était centré sur le jeu et le plaisir.
Juste pour vous imaginer comment tout était mis en place et fait afin que vous ne puissiez que penser à la roulette et aux tables de cartes. Les piscines ne sont accessibles qu’entre 10 h et 16 h. Elles sont toutes rectangulaires et minuscules par rapport à l’hôtel. Le monde sur le bord des piscines, ce n’est pas payant.
Nous avons aussi beaucoup marché un peu partout dans la plupart des casinos. Le bruit, les ascenseurs, les taxis, les rues, les restaurants, les corridors d’hôtel, les boutiques, tout est musique.
Dans une rue, nous avons même entendu deux orchestres tout près l’un de l’autre, qui essayaient de s’enterrer mutuellement. Il y avait un système de son dans les airs qui devait valoir des centaines de milliers de dollars et qui crachait sa musique à fendre l’air.
Tout cela accompagné de la musique d’une terrasse qui elle aussi avait son palmarès.
Quel air devrions-nous fredonner ? Nous n’en avions aucune idée, le bruit devait, semble-t-il, nous mettre dans l’ambiance.
Comment imaginer manger dans une telle atmosphère ? C’était de la musique, partout, 24 heures sur 24.
Complètement débile.

Tout ça sans parler de ce que nous avions sous les yeux. À gauche du chemin, des blocs appartements placardés et abandonnés, de la poussière où s’entassait ce qui me semblait être du monde normal.
À droite du chemin, des hôtels valant des milliards où les limousines se succédaient afin de débarquer la marchandise humaine à la porte des casinos.
C’est probablement le voyage le plus fou et magique que je n’ai jamais fait de ma vie.
Quelque chose d’irrationnel
Depuis mon retour chez moi, il y a quelque chose qui me trottait dans la tête, un je ne sais quoi d’irrationnel. Je l’ai enfin trouvé. Souvent, la question m’arrive bien avant que la réponse ne pointe le bout du nez.
Comment une seule personne peut avoir autant de milliards aux États-Unis tout en côtoyant la misère ? Comment des centaines de millions de personnes peuvent être aussi pauvres et désorganisées, tout en ayant des individus qui semblent avoir atteint le ciel en plein jour ?
Une réponse aussi plate que décevante : le peuple n’a pas d’accès à l’instruction. Pas de filet social non plus. Le syndicat est inexistant pour la très grande majorité de la population. Les Noirs sont mal traités et tassés dans des bidonvilles.
Les armes à feu sont en vente libre à l’épicerie ou au dépanneur du coin, comme dans les vieux films de cow-boys. C’est une société où rien n’est organisé en fonction de la population. Tout est basé sur l’individu, une seule personne à la fois.
Pour cette raison, les rapaces et les charognards font la loi. Ils font des enfants, en plus, qui sont des héritiers aussi débiles qu’incompétents. Ils sont quelques centaines de milliers à se séparer les États-Unis au grand complet, pas plus.
Et c’est avec cela que Donald le connard veut nous annexer ! Les États-Unis sont au bord du gouffre, tout le monde le sait. Avec Trump comme président, ils vont faire un pas de plus avant la fin de son mandat.

Ce pays est encore dans les années 60 sur le plan social. Les Américains sont en retard par rapport au reste des pays démocratiques, sans aucun bon sens.
Imaginez vivre dans un pays de 350 millions d’habitants où seuls les militaires ont accès aux soins de santé gratuitement. Médecins, dentistes, pharmaciens, tout est gratuit dans l’armée aux États-Unis. Vous comprenez mieux maintenant pourquoi ils ne manquent pas de chair à canon.
Proposition pour le 51e État
J’ai une proposition à faire aux Américains. Munissez-vous d’assurances maladies, supprimez les armes à feu en vente libre.
Réorganisez-vous comme peuple afin que la classe moyenne ait une place dans votre société. Donnez un accès à l’ensemble de votre population aux études avancées et sortez les gens, qui ne sont pas de race blanche, des ghettos.
On en reparlera du 51e État.
Comme au casino, je parie une chose cependant. Après coup, les États-Unis ne seront plus intéressés à nous annexer. Pourquoi ? Parce qu’enfin, vous aurez compris ce qu’est le Canada.