Autoroute 20 : incompréhension d’un côté, satisfaction de l’autre
Budget provincial 2025-2026
L’absence de financement pour le prolongement de l’autoroute 20 au budget provincial 2025-2026, présenté mardi, fait le bonheur des uns et le malheur des autres.
La bonification du Plan québécois des infrastructures (PQI) annoncée dans le cadre de ce budget ne prévoit pas d’investissements pour le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski. Le projet est toujours à l’étude.

La porte-parole de Saint-Fabien pour le Comité en faveur de l’autoroute 20, Blandine Michaud, est outrée.
« C’est incompréhensible! Pendant ce temps-là, tout se détériore ici. Le trafic augmente et il n’y a même plus d’asphalte sur la route. Pour un troisième lien, il y en aurait eu de l’argent », s’exclame-t-elle.
Selon madame Michaud, le projet ne se concrétisera pas tant qu’il n’y aura pas d’échéancier.
« Est-ce que c’est vraiment sérieux ou est-ce qu’on se fait niaiser? Quand tu dis quelque chose et que tu ne mets pas d’échéancier, on se demande s’il y a vraiment une volonté. Qu’est-ce qu’il faut faire pour sensibiliser? Pour faire cette autoroute, ça va prendre une volonté politique, une vraie volonté politique », dit-elle.
Une saison touristique qui inquiète
À l’aube de la saison touristique, Blandine Michaud s’inquiète de l’augmentation de l’achalandage sur la route 132 à Saint-Fabien.
« Regardez toute la publicité que Rimouski fait pour avoir des touristes. Avec ce qui se passe avec les États-Unis, où vous pensez que les touristes vont aller? », questionne-t-elle.

Madame Michaud demande de l’aide en attendant que le projet se concrétise.
« J’ai vu dans le budget qu’ils ont prévu mettre de l’asphalte dans la côte Gendreau, mais c’est tout. L’asphalte est fini ici aussi, à Saint-Fabien. Il faut aussi faire baisser la limite de vitesse. Avec l’état dans laquelle la route est, il faudrait qu’elle soit à 50 km/h », affirme-t-elle.
Question monétaire ou visionnaire?
D’un autre côté, les membres du comité Pour une 132 améliorée, Caroline Jacques et Gervais Bergeron, voient d’un bon œil l’absence de financement pour le projet de prolongement de la 20.
« C’est positif. J’espère que ce n’est pas une question monétaire, mais une question visionnaire. Ça aurait été plaisant que le gouvernement de la CAQ dise qu’il ne finance pas parce qu’il trouve que ça n’a pas d’allure. Ce n’est pas visionnaire de faire une autoroute de nos jours. Ce n’est pas avec de l’asphalte qu’on va régler la suite du monde », exprime Caroline Jacques.

Son comité souhaite que la 132 soit sécurisée le plus rapidement possible.
« Nous nous inquiétons tous les jours de prendre cette route, surtout l’hiver. Nous avons vu le tracé de la 20 et il ne ferait qu’enclaver le village de Saint-Fabien entre une autoroute et une 132. Ça ne règlerait pas le problème du bruit, ça ne ferait qu’ajouter un problème parce que ça détruirait des dizaines de kilomètres carrés de forêt et de terres agricoles riches. Il faudrait déneiger deux routes alors qu’on a de la misère à déneiger la 132 », soutient-elle.