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Aînés : plus de coupures au Bas-Saint-Laurent qu’ailleurs

Des frais supplémentaires jusqu'à 600$ par mois exigés à Saint-Fabien

Le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) indique que les coupures de services à des aînés du Domaine des Érables de Saint-Fabien, rapportés par Le Soir.ca, ne sont pas des cas isolés. C’est au Bas-Saint-Laurent où les diminutions de services seraient les plus importantes.

« Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, le nombre d’heures de soutien au domicile, en résidence privée pour aînés (RPA) ou en résidences privées, a dégringolé de manière importante en 2024 au Bas-Saint-Laurent. Il y a peut-être une explication, mais ce serait surprenant qu’autant de personnes n’aient plus besoin de services », commente le directeur des affaires gouvernementales au RQRA, Hans Brouillette.

Le Soir.ca a dévoilé, le 27 mars, que des aînés doivent débourser des frais supplémentaires pour l’aide à la prise de la médication ou prendre un bain au Domaine des Érables, une RPA, parce que le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent a cessé de payer pour ses services.

La fille d’une résidente de 85 ans, à qui le CISSS a retiré les services de prise de médication supervisée et d’assistance à la pose de bas supports, déplore que la dame a été évaluée sans rendez-vous au préalable et sans personne avec elle, le 21 février.

« On m’a rapporté des situations où ça semble invraisemblable que quelqu’un qui bénéficie d’un service depuis des années prenne du mieux à tel point que le service ne soit plus nécessaire. Est-ce qu’on avait fait l’erreur de lui donner le service ou est-ce qu’on cherche plutôt à faire des coupes budgétaires? La question se pose. Dans bien des cas, on a plus l’impression que ce sont des coupes budgétaires », poursuit monsieur Brouillette.

Le RQRA souligne qu’il y a des problèmes à travers tout le Québec, « mais ce qui se passe dans le Bas-Saint-Laurent est particulier ».

Plus que partout ailleurs

Hans Brouillette estime que le CISSS du Bas-Saint-Laurent est probablement celui où la variation en termes d’heures de soutien à domicile est la plus forte.

« Soit il y a énormément d’aînés qui ont disparu de la région, soit il y a tellement d’aînés qui soudainement se sont mis à aller tellement bien qu’ils n’ont plus besoin de soins ou soit, et c’est probablement la bonne réponse, il y a vraiment des coupes importantes, au Bas-Saint-Laurent plus que partout ailleurs en termes de variation ».

Le Domaine des Érables à Saint-Fabien (Photo courtoisie)

Monsieur Brouillette dénonce également que, dans certains cas, la fin de services soit basée sur les revenus ou les actifs des aînés.

« C’est quand même grave quand on commence à regarder les revenus ou les actifs des aînés pour décider s’ils ont droit à des services. C’est au CISSS de déterminer comment les services sont exécutés, s’ils envoient des gens ou s’ils achètent des services à des tiers, que ce soit à la RPA ou à un autre tiers. Tout le monde devrait y avoir droit, peu importe sa situation financière. Ces gens-là ont payé des impôts toute leur vie ».

Des réévaluations

« Il y a effectivement des résidents qui se voient offrir moins de services par le CLSC alors que d’autres, en parallèle, en reçoivent davantage. On révise aussi depuis quelques mois les baux pour s’assurer qu’il n’y ait pas de double facturation au CISSS et à l’usager », commente le conseiller en communications au CISSS du Bas-Saint-Laurent, Gilles Turmel.

Il précise que l’usager et la résidence sont responsables de signer un bail qui répond aux besoins et aux moyens de l’usager lors de l’admission dans une RPA.

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