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Lettre ouverte

Être du bon côté de la clôture

Lettre ouverte de Robin Lebel de Rimouski
Le chef libéral Mark Carney (Photo La Presse canadienne- Sean Kilpatrick)

En réponse à Donald Trump, il y a, sous nos yeux, un homme capable de négocier, capable d’influencer le président des États-Unis. Que diriez-vous si l’on vous offrait sur un plateau d’argent un homme qui a dirigé deux des plus grandes banques mondiales ? Un homme qui a été l’un des plus influents dirigeants du fonds Brookfield. Un homme qui a aidé Elon Musk lors de l’achat de Twitter.

Cet homme, c’est Mark Carney.

Je sais, c’est un homme qui fait partie de l’élite du capitalisme mondial. C’est donc un homme qui a fait des choix, parfois motivés par l’appât du gain. Pas toujours moral, je le reconnais.

Cependant, je ne vois personne d’autre capable de faire changer de ton le roi des États-Unis, Donald Trump. Il l’a fait dès leurs premières conversations, en plus.

Pour tout vous dire, j’ai voté deux fois « oui » lors des référendums tenus au Québec. J’ai aussi voté libéral quelques fois, puis pour la CAQ.

En fait, mon vote n’a jamais été motivé par une préférence partisane, mais plutôt en fonction du contexte. On vit en démocratie. Ai-je eu raison à chaque fois ? Certains diront oui, d’autres non. C’est ça, la démocratie.

Et ça, Mark Carney l’incarne. Il a le capitalisme et la démocratie dans le sang.

Toutes les chances de notre côté

Ce n’est pas toujours beau à voir, mais lorsque je pense à l’avenir de mes enfants, voire de mes petits-enfants, et à la possibilité qu’ils vivent une grande partie, voire la totalité, de leur vie dans une situation difficile, je me dis qu’il est crucial de mettre toutes les chances de notre côté pour que l’homme qui sera au pouvoir dans 30 jours soit vraiment l’homme de la situation.

Je ne cherche pas un homme « blanc comme neige », ce n’est pas le moment. Je veux un homme capable de freiner un train en marche qui se dirige droit dans le mur.

J’aurais aimé être le petit oiseau sur le bord de la fenêtre l’autre matin, lors de la discussion entre Mark Carney et Donald Trump.

Le président des États-Unis, Donald Trump (Photo Facebook)

Je parie qu’il lui a dit ceci : « M. Trump, tout se fait en économie, mais si on va trop vite, on provoque du chômage, de l’inflation, voire une récession. Vous voulez fermer le marché chez vous, relancer la production nationale, je peux même vous aider à faire tout cela, sans rien casser. Négocions ensemble les étapes qui vous amèneront à ce que vous désirez. »

Comme Donald Trump sait qui est Mark Carney, il a simplement dit « OK ».

La stratégie de monsieur Carney sera d’étirer dans le temps la mise en place des belles idées de Donald Trump. Parce qu’il sait compter.

Donald Trump est à son dernier mandat et aura 82 ans dans quatre ans. Et comme tout a une fin, monsieur Trump et son parti sortiront de ce mandat avec peu de résultats, et nous aurons ainsi évité le pire.

Cette fois-ci, je ne vote pas pour la morale, je vote pour l’avenir de mes enfants.

Robin Lebel, de Rimouski

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