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Canton MacNider : les locaux disent oui 

BAPE sur le projet éolien dans La Matapédia
Le parc éolien Canton MacNider pourrait accueillir 21 éoliennes qui seraient situées à Saint-Noël et à Saint-Damase. (Photo Johanne Fournier)

Les locaux sont favorables au projet de parc éolien Canton MacNider dans la MRC de La Matapédia, tandis que certains individus et groupes de l’extérieur de la région expriment leurs préoccupations, voire leur opposition.

C’est ce qui ressort de la deuxième partie de l’audience du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) portant sur le projet.

En compagnie du commissaire Pierre Benoit, la présidente de la commission d’enquête, Mireille Paul, a écouté les intervenants qui ont déposé un mémoire ou qui ont tout simplement fait connaître leur point de vue.

Réagissant à certains comportements de désaccord provenant de la salle, Mme Paul a fait savoir que « les manifestations intempestives ne sont pas admises ».

Vents de dos

La directrice générale du Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent a soutenu un mémoire en faveur de la construction du parc éolien. De l’avis de Mélodie Mondor, 1 $ consacré à la filière éolienne rapporte 10 $ dans la communauté.

« Les retombées sont extrêmement importantes dans le milieu », a-t-elle insisté.

Un producteur agricole de Saint-Damase a dit être fébrile d’envisager qu’un deuxième parc éolien pourrait être construit dans sa municipalité.

« Les gens devraient arrêter d’avoir peur du développement éolien, a fait savoir Guy D’Astous. Les éoliennes ne sont pas des mitraillettes ! Une éolienne pollue moins qu’une ferme avec nos cinq à six tracteurs ! »

L’audience de la commission d’enquête du BAPE sur le projet de parc éolien Canton MacNider est présidée par Mireille Paul. Le commissaire est Pierre Benoit. (Photo Johanne Fournier)

Un producteur forestier possédant 1000 acres de forêt à Saint-Damase a démontré sa solidarité à l’égard des propriétaires terriens qui accueilleront une ou des éoliennes.

« Ça permet à notre communauté de s’enrichir, a soutenu Gilbert Otis. Les retombées de nos ressources doivent revenir dans nos milieux. »

Vents de face

Un citoyen de l’extérieur de la région a remis en question la nécessité de ce parc éolien. Alexandre Richard croit qu’il faut s’interroger sur la consommation qu’il juge excessive des occupants du territoire.

« La capacité du réseau est atteinte, a soutenu celui qui plaide pour une sobriété énergétique. Toute la production d’énergie a beaucoup d’impacts négatifs et les retombées ne sont pas celles qui sont annoncées. »

Deux porte-parole de Vents d’élus ont exprimé plusieurs inquiétudes. Selon la présidente de l’organisme, les terres agricoles ne devraient jamais servir au développement éolien.

« Pourquoi utiliser des terres agricoles quand il y a plusieurs autres endroits pour des éoliennes ? », se questionne Rachel Fahlman. De plus, la majorité des profits vont dans le portefeuille de compagnies privées. »

Pour sa part, le secrétaire de Vents d’élus a déploré l’absence d’un cadre réglementaire en matière de développement éolien.

« Nous sommes défavorables à ce projet tant et aussi longtemps qu’il ne sera pas pris en charge par Hydro-Québec et le secteur public », a terminé Stéphane Vincelette.

Le siège social d’Hydro-Québec à Montréal (Photo La Presse canadienne- Paul Chiasson)

De son côté, la porte-parole du Regroupement vigilance énergie Québec croit qu’il est nécessaire d’évaluer les impacts avant d’aller de l’avant avec ce projet.

« Il y a des retombées économiques sur les milieux, mais ce sont des miettes, estime Janie Vachon-Robillard. Les retombées vont surtout au privé. On devrait plutôt trouver des solutions pour diminuer notre consommation d’énergie. » 

Le projet

Le projet de parc éolien Canton MacNider, qui se situerait à Saint-Noël et Saint-Damase, prévoit l’implantation d’un maximum de 21 éoliennes qui pourraient produire 122 mégawatts d’énergie à Hydro-Québec.

Le projet est mis de l’avant par Clearlight Energy et l’Alliance de l’énergie de l’Est dans un partenariat à parts égales.

Les coûts pour la construction du parc sont estimés à 400 M$. Pour les phases de construction et de fermeture, 150 emplois pourraient être créés.

La phase d’exploitation et d’entretien d’une durée de 25 ans générerait 5 à 10 emplois permanents. La mise en service du parc est souhaitée à la fin de 2026.

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