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La Gaspésienne revient à bon port

10 mois dans les Antilles françaises
La famille Cyr, l’équipe de La Gaspésienne. (Photo courtoisie)

Nicolas Cyr et sa famille reviennent au Québec après un périple de 10 mois, au cours duquel ils ont vécu sur un voilier, La Gaspésienne, et ont vogué sur les eaux des Antilles françaises.

L’équipage de La Gaspésienne se constituait de monsieur Cyr, de sa conjointe Marie-Claude Brulotte, de leurs trois enfants, Didier, Maurice et Odile et de leur chienne Nelson, qui vivent à Gaspé.

Tout a commencé lorsque la famille a pris une année sabbatique et a procédé à l’achat du bateau, à Grenade, au sud des Antilles.

La famille a navigué dans les Antilles. (Photo courtoisie)

« Notre objectif était de remonter l’arche antillaise, donc toutes les îles françaises, soit la Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et de continuer la navigation dans la section caraïbe, vers Porto Rico, pour ensuite se diriger vers les Bahamas. Nous avons rejoint la Floride, il y a environ un mois », raconte Nicolas Cyr.

Passion de la mer

Ce qui a motivé la famille à entreprendre un tel projet a été son amour de la mer.

« On est des passionnés de la mer. En vivant à Gaspé, les enfants font la petite école de voile. On a toujours fait de l’apnée, de la pêche. Nous avons des enfants qui sont passionnés de pêche, donc oui, la navigation à voile est quelque chose qui nous passionne, mais tout ce qui l’accompagne nous passionne autant : le milieu marin, la pêche, la chasse sous-marine, les récifs de corail, le voyage et l’aventure. Donc il y a la navigation, mais il y a aussi la vie de bateau. Tu peux vivre sur ton bateau, sans jamais bouger. Autour, tout est fantastique et comble toutes tes attentes », explique monsieur Cyr.

Paradis partagé

Si vivre sur un voilier pendant plusieurs mois peut sembler ardu pour le commun des mortels, ce n’est pas quelque chose qui a causé des difficultés à l’équipage de La Gaspésienne.

La famille a vécu pleinement sa passion de l’apnée sous-marine pendant son voyage. (Photo courtoisie)

« Lors de la première partie de notre voyage, à l’arche antillaise à Grenade et Saint-Martin, on était plusieurs familles qui avaient des enfants sur leur bateau. La distance de navigation était courte. Ça, c’était le paradis. Les enfants avaient des copains. Pendant la journée, ils pouvaient s’amuser, pêcher, faire de l’apnée et nager. Nous, on faisait les cours le matin », indique Nicolas Cyr.

Absence d’amis 

La deuxième partie du voyage, en janvier, a été un peu plus difficile pour la famille.

« Certaines sont retournées dans le sud, d’autres qui ont quitté pour Panama ou d’autres endroits. De Saint-Martin à la Floride, on a été un peu seuls. Les enfants n’avaient pas d’amis, donc le côté social a été plus difficile, malgré le fait que dans les Bahamas, c’est le paradis de la pêche et des eaux cristallines. C’est bien beau être dans un paradis, mais si tu n’as personne avec qui partager et échanger, cela a quand même un impact sur l’équipage. Cela étant dit, nous avons quand même trouvé notre bonheur, jusqu’en Floride. »

Séparation crève-cœur pour la famille Cyr

En arrivant en Floride, la famille Cyr avait déjà prévu de mettre en vente La Gaspésienne. Puisque le voilier a rapidement trouvé preneur, leur épopée a été raccourcie de 12 à 10 mois.  

Il n’a pas été facile pour Nicolas Cyr de se départir de La Gaspésienne. « Quand je l’ai quitté, le dernier matin, c’est sûr que j’ai eu le cœur un peu brisé. C’était comme abandonné quelque chose qui faisait partie de moi, mais on va passer au travers, ça va aller », assure monsieur Cyr.

L’observation de la faune marine était un loisir quotidien pour les Cyr. (Photo courtoisie)

La famille se console de retrouver son foyer après son aventure extraordinaire.

« Je suis partie à l’aventure, chercher autre chose et je reviens dans quelque chose que j’aime et dans lequel je suis bien. Toute la famille a hâte de retrouver la maison et nos amis, donc ça va faire du bien », affirme le madelinot d’origine.  

Conseils pour les intéressés

Pour ceux qui souhaiteraient entreprendre un voyage de la même envergure, Nicolas Cyr conseille de ne pas négliger les préparations qui doivent accompagner un périple. 

« C’est bien beau de vivre ses rêves, mais il faut rester très éveillé pour le mettre en marche et il faut rester conscient de ce qu’on fait pour faire de son rêve une réalité. C’est un peu comme un plan d’affaire : il y a une planification financière, il y a des choses à aller chercher, à savoir et à planifier, surtout dans la navigation. »

Il précise aussi qu’avoir de l’expérience avec les bateaux est un élément primordial.

« J’ai quand même une bonne expérience de navigation. J’ai fait ça un peu toute ma vie. J’ai mis les pieds sur un bateau alors que j’étais très jeune aux Îles-de-la-Madeleine. J’ai été instructeur de voile. Ce projet-là, on le construisait depuis déjà un petit bout de temps, mais non, je ne recommande pas particulièrement à quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds sur un bateau, de partir de cette façon, sans expérience. Il y a quand même des enjeux de sécurité importants. J’ai rencontré différents voyageurs qui quittaient par surdose de travail et de vie quotidienne. Ce n’était pas mon cas. »

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