Des commerçants inquiets de l’avenir du centre-ville
Des « trappes à tickets » dénoncées sur la rue Saint-Germain Ouest
Le stationnement sur la rue Saint-Germain Ouest, au centre-ville de Rimouski, constitue un véritable fléau pour de nombreux commerçants qui ont choisi d’y installer leur entreprise.
Alors que tous les commerçants questionnés à ce sujet par Le Soir.ca abondent dans le même sens, aucun d’entre eux ne souhaitent s’exprimer publiquement, par craintes de représailles envers leur magasin et parfois même, envers leur personne.
Les commerçants rencontrés sont pour la plupart d’accord que le stationnement payant a sa place au centre-ville, pour des raisons semblables à celles évoqués par le maire de Rimouski, Guy Caron, lorsque la question a été soulevé, l’an dernier.
Il mentionnait alors que d’y rendre le stationnement gratuit aurait pour effet de diminuer les cases disponibles aux clients des commerces, puisque des étudiants de l’Institut maritime du Québec, du Cégep ou encore des employés de l’Hôpital régional auraient alors la possibilité de se stationner en ville.
Ce que propose les marchands, ce serait plutôt d’accorder une période de grâce de 90 minutes, à la place de celle de 15 minutes, présentement instaurée.
Lors de la séance du conseil municipal du 2 juin dernier, c’est quelque chose que l’ancien président de l’Association des Marchands de Rimouski – qui a fusionnée avec la Chambre de commerce de Rimouski-Neigette, il y a quelques année – Jean-Yves Beaulieu, a fait part à la Ville.
Monsieur Caron a alors répondu qu’en raison du nombre de cases de stationnement limité au centre-ville, il demeurait important d’assurer une rotation.
« Une trappe à contraventions »
Les commerçants désignent aussi qu’un manque d’affiche des consignes de paiement du stationnement pose un problème.
Un commerçant rapporte d’ailleurs qu’il demande à ses clients s’ils ont payé leur stationnement quand ils rentrent dans son magasin. Si ce n’est pas le cas, il lui arrive de le payer à leur place.
« Quelqu’un qui ne vient pas d’ici n’a aucune indication qu’il doit aller à l’horodateur pour payer. On dirait une trappe à contraventions. »
D’autres commerces de la rue St-Germain Ouest ont aussi constaté la même chose.

« Les tickets à 82 $, lorsque tu en reçois un, tu ne veux pas en avoir d’autres. J’ai des clients qui en ont reçu et qui ne viennent plus pour cette raison. »
L’arrivée du Costco, prévue au début du mois d’août, inquiète aussi beaucoup, d’autant plus que les commerçants reçoivent déjà des commentaires de gens qui privilégient la cité des achats au centre-ville, en raison du stationnement.
« Les gens de l’extérieur vont aller au Costco et ils pourront s’y stationner gratuitement, mais nous, on n’a pas accès à ça. »
La clientèle ne voyage pas à vélo
Finalement, un enjeu qui retient également beaucoup l’attention des commerçants est la place que la Ville accorde au vélo, en retirant des espaces de stationnements pour voiture.
Encore une fois, tous sont d’accord sur un point : ils n’ont rien contre les vélos. Toutefois, ils estiment que de retirer du stationnement pour voiture, pour y installer des supports pour vélos pose un problème.
« Quand tu habites à Sainte-Blandine ou à Saint-Valérien, tu ne viens pas magasiner au centre-ville de Rimouski à vélo. »
Il est plutôt proposé d’installer les supports, sur des endroits du trottoir qui ne dérangeraient pas non plus la circulation des piétons.