À la rencontre d’Élise et d’Irène
Opinion de Johanne Fournier
Je vous propose un rendez-vous avec deux femmes au parcours singulier : les deux sœurs Élise et Irène Deschênes, qui ont eu une brillante carrière à Mont-Joli.
Opinion de Johanne Fournier
Si les 300 aviatrices de l’aéroport militaire de Mont-Joli portaient d’impeccables uniformes pendant la Deuxième Guerre mondiale, c’était beaucoup grâce à Élise Deschênes, couturière et conceptrice de mode, ainsi qu’à sa sœur Irène, chapelière et couturière.
Avec leur boutique qui avait pignon sur rue à Mont-Joli, ces deux sœurs étaient aussi des femmes d’affaires. S’inscrivant dans un matriarcat bien assumé, elles ont joué un rôle important dans l’histoire de leur région et ont côtoyé des personnalités publiques significatives de leur époque.
Dans son roman historique intitulé Élise et Irène, Claude Morin nous raconte l’histoire fascinante de deux femmes, qui étaient respectivement sa tante et sa mère. À partir de faits vécus, l’auteur ajoute des éléments de fiction. Cependant, les personnages qu’il décrit ont bel et bien existé et le journaliste à la retraite a conservé, pour la plupart d’entre eux, leur nom d’origine.
Dans ce récit réaliste, Claude Morin dépeint des événements survenus de 1935 à 1945 et qui ont marqué plus particulièrement Mont-Joli, Sainte-Flavie et Sainte-Luce, dont plusieurs aînés de La Mitis n’ont jamais pu oublier.
D’ailleurs, parmi la quarantaine de personnes qui prenaient part au récent lancement de l’ouvrage à Rimouski, certains se souvenaient de faits décrits par l’auteur, mais aussi de plusieurs personnages qui reprennent vie dans le roman. Claude Morin raconte notamment la tragédie ferroviaire qui s’est produite à Mont-Joli le 17 décembre 1941. Celle-ci avait fait 12 morts et une trentaine de blessés.
Personnages marquants
Si le Luçois d’origine dédie cet ouvrage à sa mère et à sa tante, il rend aussi hommage à plusieurs personnages de sa famille.
« Après la publication de mon livre, Sainte-Luce-Station, où je racontais l’histoire de mon père, des gens de mon village natal m’ont dit que je devrais raconter l’histoire de ma mère », indique Claude Morin.
L’auteur ne s’attarde cependant pas uniquement aux carrières de sa mère et de sa tante. À travers les 44 chapitres, il raconte des histoires d’amitié, d’entraide et de persévérance, où la vie et la mort se côtoient. Il y aborde aussi l’amour.
Selon lui, sa mère aurait eu huit prétendants. Puis, Irène se marie une première fois à l’âge de 28 ans à Georges-Édouard Jean. Celui-ci meurt quelques années plus tard. Elle a deux enfants. Elle se remarie, cette fois avec Alexandre Morin qui, quelques années plus tard, meurt à son tour.
« En tout, ma mère n’a pas été mariée 8 ans », spécifie l’auteur.
Claude Morin nous fait découvrir une autre femme de tête : sa cousine Yvette Dionne, qui quitte la région pour poursuivre une illustre carrière de sténographe et dactylographe bilingue au gouvernement fédéral à Ottawa.
Il fait aussi intervenir un quêteux.
« C’est une histoire vraie. Il travaillait à la ferme l’été et il était devenu un grand ami de la famille Deschênes. Ce personnage est un peu un liant dans mon livre. Armand Lévesque est un nom fictif. J’ai romancé son histoire pour en faire un homme de lettres qui avait perdu sa dulcinée. Il provenait de Drummondville et travaillait dans l’industrie du textile au New Hampshire. »
L’ouvrage Élise et Irène de Claude Morin est publié par la maison d’édition Carte blanche. Le livre de 274 pages contient des croquis de mode réalisés par Line Roy. Ces illustrations de vêtements, comme ceux que concevaient Élise et Irène, nous permettent de constater combien la mode des années 1935 à 1945 était belle. Les gens étaient chics !
Pour communiquer avec l’auteur : [email protected]
