Les groupements forestiers défendent leur projet de fusion
Présenté aux membres lors d’une assemblée générale extraordinaire
Les Groupements forestiers de Neigette-Métis et du Témiscouata défendent leur projet de fusion. Il sera présenté aux membres, ce jeudi 3 juillet, lors d’une assemblée générale extraordinaire à Rimouski, bien qu’il suscite des réserves chez certains producteurs de bois privés.
L’ancien président du Syndicat des producteurs de bois, Jean-Maurice Lechasseur, évoque notamment une perte de contrôle des actionnaires sur leur groupement ainsi qu’une diminution des services. Il affirme que ce projet inquiète plusieurs producteurs.
Par voie de communiqué, les deux groupements forestiers rejettent les arguments des opposants.
Les Groupements forestiers de Neigette-Métis et du Témiscouata défendent un projet auquel ils travaillent depuis trois ans.
Ils invoquent un contexte difficile marqué par la pénurie de main-d’œuvre, la pression sur les forêts publique et privée, ainsi que l’instabilité des marchés.
« La fusion est un levier de solidarité, de renforcement collectif et de protection régionale », affirme la porte-parole, Anne-Marie Dionne.
L’an dernier, le même projet avait été rejeté par un seul vote lors d’une assemblée des membres du Groupement Métis-Neigette.
Cette année, les deux sociétés reviennent à la charge en réaffirmant que le regroupement offrira de nombreux avantages.
Madame Dionne cite, entre autres, le maintien et l’amélioration des services aux propriétaires-actionnaires, une plus grande force de négociation avec les grands acheteurs, une meilleure stabilité financière ainsi qu’une capacité accrue d’investissement dans la diversification et l’innovation.
« La fusion n’est pas un choix d’expansion, c’est un geste de résilience et de stratégie », soutient-elle.
Objectif de croissance
Les deux groupements forestiers affirment être en excellente santé financière. « Contrairement à certaines perceptions, la démarche actuelle n’est aucunement motivée par des difficultés économiques », précise Anne-Marie Dionne.
Elle rappelle que plusieurs fusions ont été menées avec succès au cours des dernières années, notamment celle de 2018 entre la Société d’exploitation des ressources de la Neigette et celle de La Mitis, ou encore celle de 2010 entre les Groupements forestiers de l’Est du Témiscouata et du Transcontinental.
« Ces regroupements ont démontré que l’union permet de renforcer la gouvernance locale, d’améliorer les services offerts aux membres, de créer des emplois de qualité et d’accroître la résilience des communautés régionales. »
Selon elle, peu de choses changeront pour les membres. Le nouveau Groupement forestier Métis-Neigette–Témiscouata entend maintenir tous les bureaux actuels ouverts, y compris celui de Saint-Gabriel-de-Rimouski.

« Nous tenons à réaffirmer que la proximité avec les membres, la gouvernance démocratique et la présence active sur le territoire demeurent au cœur de notre mission. Cette fusion ne remet nullement cela en question. »
Anne-Marie Dionne dit comprendre que cet objectif de croissance puisse susciter des craintes chez certains producteurs, mais elle insiste pour faire la distinction entre le désir de « devenir plus gros » et une évolution réfléchie, au service des membres.
« Dans notre cas, la fusion ne dilue pas notre mission, elle l’amplifie. »
Elle ajoute qu’un groupement plus important pourra mieux défendre les intérêts des collectivités locales.
Poids majeur au Québec
Le projet présenté aux actionnaires prévoit notamment la création d’un fonds forestier pour soutenir la réalisation de travaux sylvicoles sur les lots privés.
Lors des rencontres préparatoires avec les producteurs, les groupements ont aussi mis de l’avant les retombées économiques locales accrues et de meilleurs débouchés pour le bois feuillu.
Avec cette fusion, le nouveau Groupement forestier Métis-Neigette–Témiscouata deviendrait le plus important au Québec, avec plus de 2 600 producteurs de bois privés à titre d’actionnaires et un chiffre d’affaires de 150 M$.

Les deux groupements possèdent cinq usines de sciage de feuillus mous, une usine de copeaux, 155 000 entailles en acériculture et deux compagnies de transport de bois par camion. Celui de Métis-Neigette a d’ailleurs fait l’acquisition récente des installations de Bois BSL à Mont-Joli.
Les travaux d’aménagement forestier atteindraient 12 millions de dollars par année, alors que la récolte annuelle est estimée à 850 000 mètres cubes de bois, en forêt publique et privée.