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Économie

L’éolien transforme l’Est-du-Québec

90 M$ en bénéfices éoliens depuis 2017
Les 56 éoliennes du projet PPAW1 seront érigées dans l’ouest du Bas-Saint-Laurent, dans les MRC de Kamouraska, Témiscouata et Rivière-du-Loup. (Photo Invenergy)

Depuis 2017, l’Alliance de l’énergie de l’Est-du-Québec a permis aux communautés de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent et aux Premières Nations de toucher plus de 90 M$ en bénéfices éoliens. 

Cette alliance, unique au Québec, réunit à parts égales les partenaires publics et privés dans les parcs de Ronceveaux (MRC d’Avignon) et de Nicolas-Riou (Basques et Rimouski-Neigette).

« L’éolien est un outil unique de développement économique qui fait l’envie de nombreuses régions », affirme le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de l’Alliance, Michel Lagacé.

Michel Lagacé (Photo: archives)

Au départ, dans les années 2000, les projets éoliens étaient entièrement privés. C’est en 2010 que les premières ententes intermunicipales ont vu le jour, sous la pression du milieu qui réclamait une part des retombées.

« Les gens étaient enthousiastes. Si on travaille ensemble, on risque de gagner tout le monde ensemble », se souvient monsieur Lagacé.

Depuis 2023, les régies intermunicipales de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent ont uni leurs forces pour mieux coordonner leurs projets, augmenter leur capacité de financement et maximiser leurs retombées. Aujourd’hui, l’Alliance regroupe la quasi-totalité des 227 municipalités et nations autochtones du territoire.

Des retombées directes 

Les revenus éoliens sont partagés à hauteur d’un tiers pour la Gaspésie et deux tiers pour le Bas-Saint-Laurent. En sept ans, cela représente 60 M$ pour cette dernière. Chaque MRC a reçu environ 6 M$, tout comme la nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.

Les retombées sont visibles. Elles se transforment en centre communautaire, glace couverte, terrains de soccer, sentiers de vélo ou jeux d’eau. Les dividendes versés aux MRC permettent d’investir sans dépendre des gouvernements supérieurs.

L’occasion d’être maîtres chez nous

Le préfet de la MRC de la Mitis, Bruno Paradis, voit dans l’industrie éolienne une façon d’obtenir des outils afin de développement l’Est-du-Québec convenablement et d’en contrôler les leviers. 

« Au lieu d’être toujours en attente d’un gouvernement ou d’une volonté politique, ces retombées nous permettent de contrôler notre propre développement », indique-t-il.

Monsieur Paradis cite l’exemple de la forêt. L’an dernier, 500 000 mètres cubes de bois ont quitté Saint-Charles-Garnier sans aucune retombée pour le village, sinon les emplois pour l’exploitation de la ressource.

« Avec L’Alliance de l’énergie de l’Est, on a les jobs et des redevances. »

Le préfet précise qu’avec des ententes à long terme, le Bas-Saint-Laurent peut réellement planifier son avenir au-delà des vagues politiques. Au bout du compte, ce sont les citoyens qui sont gagnants.

Pas de compte à rendre

Dans les projets impliquant du financement public, les gouvernements exigent généralement une contribution locale. Dans l’Est-du-Québec, ce sont les dividendes de l’éolien qui font toute la différence. « On n’a de compte à rendre à personne, on s’en sert comme levier financier. C’est de l’argent additionnel », explique Bruno Paradis. 

Grâce aux revenus de l’éolien, la MRC de La Mitis s’est notamment engagée à verser 40 000 $ par année, pendant 20 ans, pour assurer la construction de l’Amphithéâtre Desjardins de Mont-Joli. Une part des retombées, soit 10 % des dividendes, est aussi versée au Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent.

Depuis 2017, il a investi un peu plus de 5 M$ dans des projets liés à l’environnement, à la culture et au tourisme. 

Le meilleur est à venir

L’Alliance de l’énergie de l’Est-du-Québec, en partenariat avec le secteur privé, a remporté deux autres appels d’offres d’Hydro-Québec, en 2021 et en 2023.

Les nouveaux projets seront notamment implantés dans le Témiscouata, la Matapédia, le Kamouraska et Rivière-du-Loup.

D’ici cinq ans, à la fin des travaux, la région détiendra 50 % des parts dans des parcs éoliens totalisant une capacité de 1 426 mégawatts. Les dividendes générés par ces investissements communautaires pourraient alors tripler.

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