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L’été pour exister ensemble

Opinion de Carol-Ann Kack
Le 21e Festival Musique du Bout du Monde se tiendra du 7 au 10 août à Gaspé. (Photo courtoisie)

Je reviens tout juste du 10e festival de musique Commission B à Saint-Casimir, dans Portneuf et au festival Le Grand Dégel, à Métis-sur-Mer.

Opinion de Carol-Ann Kack

L’été est une période où j’aime particulièrement profiter des fins de semaine pour me promener, découvrir les paysages, les produits du terroir, et prendre le pouls de lieux que je ne connais pas encore. Souvent dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et parfois dans d’autres régions du Québec.

Au cœur de la foule des festivals, je regarde les gens qui m’entourent. Des personnes de tous âges, beaucoup de jeunes familles, ainsi que les nouvelles générations qui découvrent ou redécouvrent les artistes québécois.

Je me dis que les festivals musicaux ont pris de l’essor ces dernières années, au grand bonheur des mélomanes et des vacanciers, parfois aussi au désarroi de certaines communautés qui voient leurs rues et lieux publics pris d’assaut.

Je me suis demandé si cette multiplication des festivals était une mode. Mais j’en suis plutôt venue à la conclusion que c’est une nécessité : une manière de créer des espaces éphémères pour se rassembler, se relier et vivre des moments hors du quotidien, ensemble.

Alors qu’on parle de plus en plus du sentiment d’isolement dans la population et de la quantité d’heures passées en ligne, que ce soit par les jeunes ou les moins jeunes, l’été devient soudain une saison où les occasions de se retrouver et de partager ce qu’on aime se multiplient.

Que ce soit dans sa propre région ou ailleurs au Québec, nous pouvons, ne serait-ce qu’un instant, nous retrouver avec d’autres personnes qui partagent nos intérêts ou simplement laisser la curiosité nous guider vers ce qui fait vibrer les autres. On peut enfin prendre le temps d’exister sur notre magnifique territoire, ensemble.

Espace-temps unique

Comparativement à l’expérience du spectacle en salle, avec un début, une fin, et chacun qui rentre chez soi, le festival donne accès à autre chose. Il permet de créer un espace-temps unique où l’on peut flâner, tester, observer, plonger ou pas.

Il nous autorise à explorer, à improviser, et à vivre des moments informels avec d’autres festivaliers réunis par le même désir de vivre quelque chose d’authentique. Ce sont de rares occasions qui marquent souvent des générations entières.

Je suis bien consciente que les festivals ne plaisent pas à tout le monde. Les foules, la musique forte, les files d’attente. Tout cela demande de l’énergie, et souvent une certaine forme physique.

Il y a aussi les coûts liés à l’accès. Alors que de nombreuses activités municipales sont souvent gratuites (je vous invite d’ailleurs à porter attention à ce qui se passe dans votre coin !), je trouve dommage que certaines personnes, moins en moyens, ne puissent profiter des festivals qui s’installent pourtant dans leur propre communauté. Il faut le dire : la hausse du coût de la vie touche tout le monde.

Sans payer le plein prix

Pouvons-nous imaginer des formules qui permettraient aux résidents locaux d’avoir accès aux festivals qui animent leur municipalité, même sans payer le plein prix ? Je sais que les festivals ne roulent pas sur l’or, et que plusieurs font déjà énormément d’efforts pour être accessibles tout en soutenant l’économie locale.

Loin de moi l’idée de leur ajouter un fardeau supplémentaire. Mais j’ai envie de rêver. De rêver à des communautés heureuses et fières d’accueillir de tels événements, parce qu’elles peuvent elles aussi y participer, y goûter, et voir la magie s’opérer.

Peut-être que ce rêve est déjà réalité. Avec la multitude d’initiatives locales, je ne serais pas surprise. Si c’est le cas, j’aimerais bien savoir quelles mesures ont été mises en place pour y parvenir !

Dans tous les cas, longue vie aux festivals du Québec et au plaisir de vous croiser dans un événement près de chez vous cet été !

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