Traverse Rimouski-Forestville : Micheline Anctil fait le point
Un mois après la conférence de presse pour la relance
Un mois après la conférence de presse du président des Industries Rilec, Louis-Olivier Carré, pour sommer le gouvernement du Québec de lui accorder près de 9 M$ d’ici un mois pour faire l’achat d’un traversier européen et ainsi l’aider à financer la relance de la traverse Rimouski-Forestville, la mairesse de Forestville, Micheline Anctil, fait le point sur le dossier, en date du 15 juillet.
Madame Anctil est également la présidente de la Corporation de liaison maritime Rimouski-Forestville, soit l’organisme à but non lucratif créé il y a deux ans pour la relance de la traverse.
« À l’heure actuelle, la Corporation travaille à faire reconnaitre la nécessité d’un retour de la traverse Rimouski-Forestville. Il faut dire que c’est un service qui a existé pendant – je crois – 24 ans, avec le CNM Évolution de la famille d’Hilaire Journault. C’était un service qui était reconnu, qui était apprécié et qui était jugé comme nécessaire. La démonstration de sa nécessité n’est plus à faire. Ce n’est donc pas quelque chose que l’on met sur pied et que l’on improvise », mentionne la mairesse de Forestville.

Elle précise que l’idée n’est pas de prouver la nécessité du projet : « elle est déjà connue et elle est bien documentée. La nécessité qu’on doit démontrer est celle que le gouvernement du Québec soutienne financièrement le retour de ce service. »
Un service pour toute la région
La présidente de la Corporation de liaison maritime Rimouski-Forestville ajoute que l’OBNL ne travaille pas uniquement pour les deux villes qui composent son nom.
« Le service de traverse est synonyme d’accès aux régions de l’Est-du-Québec. En traversant à Rimouski, on a accès à la Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et aux Maritimes. Quand on traverse sur la Côte-Nord, on a accès, oui, à l’ensemble de la Côte, mais aussi à Charlevoix et au Saguenay-Lac-Saint-Jean. C’est donc un service qui est nécessaire, d’un point de vue régional. […] Quand on regarde l’ensemble du portrait des traversiers dans l’Est-du-Québec, dont ce qui se passe avec la traverse Matane et Baie-Comeau, je pense que le retour de la traverse Rimouski-Forestville, par un promoteur privé, serait très complémentaire. Ça apporterait aussi une solution supplémentaire à la problématique actuelle. »
En ce qui concerne le projet présenté par Louis-Olivier Carré, un mois plus tôt, madame Anctil assure que ce dernier n’est pas tombé à l’eau, mais qu’il est impossible pour le moment de tabler, sur un échéancier précis, la relance du service.
« Le cœur du dénouement de ce dossier repose dans le soutien financier, demandé par le promoteur. On continue donc de travailler avec lui. »
Finalement, elle soulève la question des infrastructures aux quais de Rimouski et Forestville, qui demeure non négligeable.
« Dépendamment du traversier qui pourrait être en service, nos infrastructures devront aussi subir des transformations. À l’heure actuelle, ça fait partie des enjeux. Nous avions des assises pour un catamaran, alors si on change de type de bateau, c’est évident que nos quais devront être conformes. »
Le dossier depuis un mois
Rappelons qu’au lendemain de la conférence de presse du 16 juin, la députée-ministre de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina indiquait que le projet de monsieur Carré ne pourrait pas se concrétiser en l’espace d’un mois. Elle rappelait alors qu’un organisme à but non lucratif (OBNL) avait été créé, deux ans auparavant, pour la relance de la traverse et que si un projet devait être financé, ce serait par l’entremise d’un OBNL.
À la suite de quoi, Louis-Olivier Carré avait déclaré qu’il refusait d’abandonner le projet.
« Je pense qu’au moment où on se parle, c’est à l’OBNL de faire sa part. De notre côté, on ne peut pas en faire plus. L’organisme est représenté par les deux villes concernées, Rimouski et Forestville. C’est donc à leur tour de prendre la balle au bond et de s’activer le plus rapidement possible pour régler le problème », indiquait monsieur Carré le mois dernier.