Super Plage réinvente son art
De Rimouski à travers le monde
Jules Henry, alias Super Plage, incarne cette génération d’artistes québécois qui façonnent le paysage musical francophone contemporain. Originaire de Rimouski et aujourd’hui établi à Montréal, ce producteur de 32 ans vient de dévoiler son projet le plus ambitieux: Grosse maison, un album de neuf titres qui marque un tournant dans sa carrière artistique.
Fini l’électro-pop des débuts. Avec Grosse maison, Super Plage explore de nouveaux territoires sonores en fusionnant house, disco, french touch et drum and bass.
« C’est un album collaboratif, avec un changement de style par rapport au précédent qui était un peu plus électro-pop, explique l’artiste. Maintenant, c’est plus house et électro expérimental. »
Cette évolution n’est pas le fruit du hasard; elle découle directement de son parcours de DJ, qui l’a amené à repenser sa musique pour qu’elle trouve naturellement sa place sur les pistes de danse.
Processus créatif intense
Cet album représente un défi de taille pour Jules Henry. « C’est celui qui m’a pris le plus de temps à faire, qui a été le plus difficile, mais qui, en même temps, a été le plus plaisant à faire », confie-t-il.
L’exploration de nouveaux codes musicaux l’a poussé à multiplier les essais et les collaborations.

Certaines pièces, comme Jaune, ont été enregistrées en une seule journée et l’instrumental de Chill a été composé en seulement 30 minutes. Cette façon de travailler dans la spontanéité témoigne de cette effervescence créative qui caractérise son approche.
Parcours autodidacte
L’histoire de Super Plage est celle d’un apprentissage constant. « Je n’ai pas appris la musique académiquement, révèle Jules Henry. Je ne connais pas les accords. Je suis autodidacte à 90%. »
De ses débuts punk à Rimouski jusqu’à sa maîtrise actuelle des machines, l’artiste a développé une approche unique, portant « un peu tous les chapeaux » dans le processus créatif.
Une reconnaissance qui grandit
Avec plus de 2 millions d’écoutes, plus de 100 concerts et deux nominations au Gala de l’ADISQ dans la catégorie Album électronique de l’année, Super Plage s’impose progressivement sur la scène musicale québécoise. Ses prestations en première partie d’artistes comme Miel de Montagne, Julien Granel et Bon Entendeur lui ont permis de toucher des publics variés. Sa participation aux Francos de Montréal, au Festival d’été de Québec et au SXSW Conference & Festivals au Texas sont autant de scènes où il a su briller.
L’artiste a également franchi l’Europe avec une vitrine aux Wide Days d’Édimbourg, au Royaume-Uni, en plus d’avoir été sélectionné pour faire partie de la cohorte de quatre artistes pour La Traversée 2025, qui l’a mené des Francos de Montréal aux Francofolies de La Rochelle, en France.
Retour aux sources
Récemment, Super Plage s’est produit à Rimouski, en marge de la clôture de la Coupe Memorial, marquant ainsi des retrouvailles avec sa ville natale.
« C’était la première fois que j’étais invité à me produire à Rimouski dans un truc d’envergure », raconte-t-il. Cette performance de DJ, teintée de nostalgie, a été « un clin d’œil de toutes mes années à Rimouski ».
Justement, que reste-t-il de Rimouski dans son processus créatif?
« Je fais encore des chansons simples, comme dans le temps où je jouais du punk avec mes amis de Rimouski et qu’on ne se cassait pas trop la tête, répond-il. Il reste donc cette approche-là sur le plan de l’écriture. »
Cette connexion avec ses origines transparaît également dans sa musique, notamment dans la chanson 1990, pour laquelle il est retourné enregistrer avec son ancien complice et batteur punk à Rimouski, créant ainsi un pont entre ses différentes époques musicales.
« À la fin de la chanson, on entend rire ses enfants », souligne Jules.