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Record de participation pour la Grande Traversée à l’île Saint-Barnabé

De 130 à 140 participants ont bravé la boue du Saint-Laurent
Quelque 140 marcheurs se sont inscrits à la 21e Grande Traversée de l’île Saint-Barnabé, ce qui constitue un record de participation. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

De 130 à 140 participants ont bravé la boue du Saint-Laurent, ce samedi 26 juillet, pour rejoindre l’île qui fait face à la ville de Rimouski, établissant un nouveau record pour la Grande Traversée de l’île Saint-Barnabé. Organisé par la Ville de Rimouski, cet événement annuel existe depuis 2004.

Les marcheurs se sont réunis dès 8h15 à la marina de Rimouski avant d’être transportés par trois autobus au départ du sentier du littoral.

Accompagné de quatre guides, le groupe rassemblé à l’embouchure de la rivière Rimouski a entrepris une aventure peu commune: parcourir les 3 km qui séparent le continent de l’île Saint-Barnabé, dans la vase de la marée basse du Saint-Laurent.

Une fois la marée haute revenue, le retour s’est effectué en zodiac.

Si l’événement est offert de façon structurée depuis 2004 par la Ville, le passage à gué vers l’île Saint-Barnabé remonte cependant à des temps immémoriaux.

Cette excursion n’est possible qu’à la marée des « vives-eaux », un phénomène naturel qui permet au niveau de l’eau de descendre plus bas qu’à l’accoutumée, rendant la traversée sécuritaire.

« Ce phénomène arrive une fois par mois, mais nous n’organisons l’activité qu’une fois par année », explique le coordonnateur d’Excursion île Saint-Barnabé, François Dufresne.

Le coordonnateur d’Excursion île Saint-Barnabé, François Dufresne. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

La marche s’avère plus ardue qu’il n’y paraît.

Chaque pas est lourd. Le sable gorgé d’eau crée une sensation de succion qui résiste à chaque pas, transformant les 3 km en un défi d’endurance relatif, selon la forme physique de chaque marcheur.

Il faut compter environ une heure et 45 minutes avant d’atteindre cette bande de terre de 6 km de longueur sur 300 mètres de largeur. 

Véritable sanctuaire de biodiversité, l’île abrite notamment des orignaux, des chevreuils, des castors et plus de 120 espèces aviaires, dont le grand héron, qui en est l’oiseau emblématique. 

Retour dans le temps

Cette année, l’événement a pris une dimension historique particulière grâce à la présence du titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire littéraire, création et patrimoine imprimé de l’Université du Québec à Rimouski.

Rendu sur place, Claude La Charité a prononcé une courte conférence sur l’ermite Toussaint Cartier, qui a vécu seul sur l’île de 1728 à 1767.

Le roman Toussaint Cartier ou l’ermite de l’île Saint-Barnabé, publié d’après un manuscrit qui a été écrit il y a plus de 150 ans. (Photos Le Soir.ca- Johanne Fournier)

Cette intervention s’inscrit dans la foulée de la publication récente, aux Presses de l’Université Laval, de l’édition critique du roman Toussaint Cartier ou l’ermite de l’île Saint-Barnabé, écrit en 1867 par Louis-Édouard Bois.

Demeurée manuscrite pendant plus d’un siècle et demi, cette œuvre a enfin vu le jour grâce aux recherches du professeur de lettres.

Tradition annuelle

Pour Nathalie Morissette et Stéphane Richard, cette traversée est devenue un rituel. Elle en est à sa troisième participation, lui à sa quatrième.

« C’est une belle activité qu’on aime bien faire ensemble, notamment pour aller visiter l’île Saint-Barnabé», confie madame Morissette.

De son côté, son conjoint apprécie particulièrement la perspective unique qu’offre l’expérience. « C’est une belle randonnée qui nous permet de voir la ville différemment parce qu’on la voit rarement de cet angle-là. »

Au lendemain de la traversée, Nathalie Morissette remarque que « les muscles des mollets ont plus travaillé que si on avait été sur la terre ferme ».

Le couple de Rimouski estime néanmoins l’activité accessible à tous. « Ce n’est pas trop un défi technique, ni physique, d’autant plus qu’il y a des endroits où il y a moins de boue », rassure monsieur Richard.

Le couple profite également de l’excursion pour découvrir des panoramas inaccessibles. « En plus de voir Rimouski sous un autre angle, on a une vue sur la Côte-Nord en allant de l’autre côté de l’île, ce qu’on ne peut pas voir quand on est à Rimouski », précise Nathalie Morissette.

L’activité qui consiste à traverser à gué le fleuve jusqu’à l’île Saint-Barnabé se fait à marée très basse. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier

Malgré la fascination que suscite l’île Saint-Barnabé chez certains visiteurs, le couple demeure pragmatique face aux légendes qui entourent ce territoire et à son célèbre ermite.

L’homme et la femme préfèrent savourer l’expérience pour ce qu’elle offre de concret: une aventure accessible, un point de vue inédit et un moment de communion avec la nature du Saint-Laurent.

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