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Gestion de l’offre : l’ombre de Trump plane toujours

Même si elle est maintenant protégée par une loi au pays
Au Canada, le prix du lait est protégé et réglementé, ce qui signifie que les prix sont fixés par les gouvernements. (Photo Le Soir.ca- Nelson Sergerie)

Les producteurs laitiers craignent les impacts éventuels des discussions pour un nouvel accord entre le Canada et les États-Unis, même si la gestion de l’offre est maintenant protégée par une loi au pays.

Par Nelson Sergerie- Le Soir.ca

Le président régional des Producteurs de lait du Québec, Normand Barriault, a participé récemment à Toronto à un congrès national où il a été question notamment de cet enjeu en pleine guerre commerciale avec les voisins du sud, menée par le président Donald Trump.

« On a toujours des menaces. On parle de négociations, mais il n’y a aucune négociation à faire avec lui. Il va imposer ce que lui veut. S’il n’a pas ce qu’il veut, c’est un gros bébé gâté et il va chialer pareil. Peu importe ce que Mark Carney [le premier ministre du Canada] va vouloir y laisser sur la table, il ne sera jamais satisfait », évoque le producteur laitier de Carleton-sur-Mer.

Mais un fait qui n’est pas évoqué par le président Trump est révélateur.

« Les Américains exportent plus chez nous que nous on exporte au net. Publiquement, Trump ne le dira jamais, mais il y a beaucoup plus de produits américains sur nos tablettes ou en surtransformation que nous on exporte avec nos produits de fromages de spécialités que les restaurateurs américains veulent avoir, car ils les adorent », avance Normand Barriault.

Même s’il y a des ententes, le producteur note que les accès donnés sont anecdotiques, citant par exemple un accès au lait entier des Européens, mais qui a une durée de vie limitée, ce qui prend le produit peu accessible à l’exportation outre-mer.

« C’est un hyperprotectionniste. On joue quasiment à mon père qui est plus fort que le tien », lance le président régional.

L’impact de la météo 

La météo capricieuse rend difficile la production estivale, même si le producteur garde le moral et croit que la saison sera tout de même bonne pour le foin.

« On pensait avoir une très bonne année. On a eu un printemps hâtif avec peu de neige à fondre, mais Mère Nature a finalement donné un printemps tardif et mouilleux ce qui a donné un délai entre les semences et la première coupe de foin. C’est une année un peu chamboulée. »

Des vaches Jersey (Photo courtoisie)

Le mélange de fortes averses aux trois jours, une chaleur humide et par la suite du froid font que les plantes poussent rapidement.

« Dans les céréales et le maïs, on va avoir des rendements variables étant donné que sur les buttes, ce sera super beau, mais dans les coulées, le rendement sera moins bon », constate Normand Barriault en raison de l’accumulation d’eau dans les basses terres.

La première coupe de foin a été généreuse et la deuxième qui est à nos portes devrait produire aussi une très bonne quantité. « C’est possiblement une année record en termes de volume, mais il faudra voir pour la qualité. »

Le président régional des Producteurs de lait du Québec, Normand Barriault. (Photo courtoisie)

Une troisième coupe pourrait être envisageable, avec les conditions actuelles. Cependant, le volume obtenu des deux premières coupes fait qu’il ne serait pas nécessaire de faucher à la toute fin de l’été. Il est difficile de prédire le reste de la saison puisque Dame Nature a le contrôle sur la suite.

« On s’attend tout de même à une bonne saison », conclut le président. 

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