Centre-ville : ce n’est pas l’offre, c’est l’accès
Opinion de Robin Lebel
On nous rebat les oreilles avec le plan de relance de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette et une panoplie de suggestions pour revitaliser le centre-ville de Rimouski. Pourtant, il y a déjà de très bons commerces sur place. Alors, qu’est-ce qui cloche ?
Par Robin Lebel
Nous y retrouvons de petits cafés accueillants, des restaurants sympathiques, une librairie, un magasin audio haute fidélité, une pharmacie… Il y a de quoi satisfaire bien des besoins. Comme consommateurs, il faut se poser la question : qu’est-ce qui nous rebute vraiment ?
Je vais être franc : pour moi c’est le stationnement.
Prenons un exemple. J’aime bien la pharmacie de la rue Saint-Germain Ouest. Pourtant, je finis souvent par aller à celle du boulevard Jessop, qui appartient au même groupe. Pourquoi ? Parce que là, je peux stationner facilement, sans avoir peur de retrouver une porte de voiture étrangère imprimée sur la mienne.
Et puis, il y a le foutu parcomètre. Aux Halls Saint-Germain, la limite gratuite est de 15 minutes. Sérieusement ? Quinze minutes pour aller chercher un flacon de vitamines ou faire un saut à la petite épicerie ? Il faut quasiment courir pour ne pas écoper d’un ticket de 85 $. Ça ne donne pas envie de s’attarder, encore moins de s’installer pour un repas entre amis.

Le pire ? C’est qu’on finit par dire : « Au diable le centre-ville, je vais ailleurs ». Et ce « ailleurs » offre souvent les mêmes produits et les mêmes services, mais sans la crainte de retrouver une portière cabossée ou un
ticket salé.
Ce n’est pourtant pas faute d’idées. On entend toutes sortes de projets intéressants pour relancer le centre-ville. Mais rarement, ou jamais, je n’ai entendu parler de ce qui frustre vraiment les clients sur le terrain.
Place aux idées
Alors voici quelques suggestions simples, concrètes :
Étendre la gratuité du stationnement aux Halls Saint-Germain à 75 minutes, au lieu de 15, entre 9 h et 18 h 30, tous les jours de la semaine.
Limiter ces mesures au cœur du centre-ville : la rue Saint-Germain Ouest, entre la rue Saint-Louis et l’avenue Rouleau, ainsi que le stationnement des Halls.
Et pourquoi ne pas réduire le nombre de cases trop étroites aux Halls Saint-Germain ? Pas besoin de plus d’espaces. Ce qu’on veut, ce sont des espaces sécuritaires et accessibles. Un pick-up stationné de travers, avec les roues sur la chaîne de rue, n’a pas plus sa place qu’un client qui ne reviendra pas par peur d’abîmer son véhicule.
Tranquillité d’esprit
Ce n’est pas le nombre de places de stationnement qui fait défaut, c’est le confort et la tranquillité d’esprit qu’on y trouve ou pas.
J’ai une voiture normale, pas un VUS. Comme bien des gens, je préfère passer mon tour. Pas parce que je ne veux pas encourager les commerces locaux, mais parce que le cadre ne m’encourage pas à y rester.
Revitaliser le centre-ville, ça commence peut-être par quelque chose d’aussi simple qu’un stationnement un peu plus invitant.