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L’Embouchure : autofiction entre désir et psychanalyse

Premier roman de l’auteure et enseignante au Cégep de Rimouski
L’auteure et enseignante au Cégep de Rimouski, Myriam de Gaspé. (Photo courtoisie Culture BSL- konioukhova)

Myriam de Gaspé signe son tout premier roman, L’Embouchure, une autofiction où l’action se déroule dans le quartier Hochelaga, à Montréal, en Bretagne et Marseille. Dès le premier regard, la narratrice tombe sous le charme de Mira, cette charismatique touriste française de passage qui rêve de devenir cheffe d’orchestre.

« J’ai toujours écrit. L’écriture a toujours fait partie de ma vie. Ce projet est né à une période où j’étais entre deux. J’avais envie de parler de psychanalyse et de son rapport avec le féminisme. Au départ, c’était un projet d’essai plus théorique. Rapidement, c’est devenu un projet de roman. Au début, il était lié à ma maîtrise en littérature, mais à la fin de mes études, il s’est transformé en véritable projet littéraire que j’ai soumis à une maison d’édition, et qui a été accepté », explique l’auteure et enseignante au Cégep de Rimouski.

Dans le cabinet de sa psychanalyste, la narratrice revisite son passé : amours adolescentes, homophobie ordinaire, tensions avec une mère trop présente.

Peu à peu, elle s’ouvre à son attirance pour Mira. Avec les rêves comme guides, la psychanalyse comme fil conducteur et l’écriture comme exutoire, elle explore ses hantises afin de les dépasser et de s’abandonner à son désir.

Les phrases denses de L’Embouchure glissent du réel vers la fiction, traçant les contours d’une libération intime.

« Dans les milieux féministes, la psychanalyse avait mauvaise presse. Il y avait beaucoup de préjugés. Je ne voyais pas de contradiction : je trouvais qu’elle rejoignait bien le féminisme et la théorie queer. J’avais envie de faire le pont. Pour le montrer, il fallait présenter une expérience réelle : la mienne. C’est devenu un projet d’autofiction. La narratrice est mon alter ego : elle rêve que le fleuve Saint-Laurent l’avale, elle tombe amoureuse d’une femme et doit assumer sa bisexualité », confie Myriam de Gaspé.

De Montréal à Trois-Pistoles

Née en 1992 à Montréal, Myriam de Gaspé vit à Trois-Pistoles depuis cinq ans. Après une maîtrise en littérature, elle partage son temps entre l’écriture, la révision et l’enseignement de la littérature et de la création littéraire au Cégep de Rimouski.

C’est la pandémie qui l’a poussée à s’installer dans le Bas-Saint-Laurent, région qu’elle connaissait bien grâce à sa famille paternelle, originaire de Rivière-du-Loup.

« Nous avons toujours eu un chalet dans le coin, celui dont je parle dans mon roman. Je m’y rendais chaque été. J’ai toujours su que je voudrais habiter ici un jour. L’occasion s’est présentée pendant la pandémie », raconte-t-elle.

Avant ce premier roman, elle avait publié plusieurs textes en revues littéraires : poésie, essais et nouvelle. Elle prépare déjà d’autres projets, dont possiblement un recueil de poésie. Elle a également participé au collectif Les Sourcils-de-Vénus, avec Laura Babin, Wina Forget et Bobby Valérie.

L’Embouchure, publié aux éditions Les Herbes rouges, est maintenant disponible en librairie.

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