Maïté Blanchette Vézina déterminée à défendre la région
Agissant maintenant comme députée indépendante
Maïté Blanchette Vézina a l’intention de continuer à faire avancer les dossiers régionaux, même si elle agira désormais comme députée indépendante à l’Assemblée nationale. N’ayant plus à suivre la ligne de partie, elle soutient pouvoir amener du poids à Québec.
« Je vais continuer de défendre les citoyens et de répondre à leurs besoins. Ça me permet de ne plus avoir à défendre des décisions qui ne correspondent pas aux raisons pour lesquelles j’ai été élue », dit-elle.
L’ex-ministre des Ressources naturelles et des Forêts rappelle que des projets tels que le prolongement et l’élargissement de l’autoroute 20, le transport aérien au Bas-Saint-Laurent et la traverse Rimouski-Forestville sont toujours en attente. Elle ne sentait pas le soutien de la Coalition Avenir Québec (CAQ).
« J’ai tenté d’utiliser la voie intérieure du parti pour faire avancer ces projets, malheureusement ça n’a pas été entendu. »
Bien que la nouvelle ministre régionale soit désormais la députée de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Amélie Dionne, madame Blanchette Vézina dément le fait que Rimouski sera laissé de côté.
« Je vais défendre publiquement mes dossiers. Parfois, notre formation politique gère en fonction de ce qui sort dans les médias. Pour moi, c’est possible que des dossiers avancent peut-être mieux. Ma volonté de travailler avec Amélie Dionne est entière et j’espère que ce sera la même chose pour elle. »

Maïté Blanchette Vézina cite en exemple le travail du député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé.
« Il n’est pas au gouvernement, mais il réussit à faire avancer des dossiers. Je ferai la même chose, soit d’agir avec fougue en pouvant naviguer dans l’appareil gouvernemental. »
Projets régionaux mis de côté
La députée de Rimouski déplore que les projets régionaux soient mis de côté au détriment de ceux dans les grands centres au sein du leadership du premier ministre François Legault. En point de presse à Québec, la semaine dernière lorsqu’elle a annoncé son départ, Madame Blanchette Vézina a notamment parlé du troisième lien à Québec ou du port de Montréal.
« S’il y avait une réelle volonté politique de faire les deux, on pourrait. Il faut une vision claire de la protection des services en région. Le projet de réfection de l’Hôpital régional de Rimouski est sur le PQI depuis 10 ans. J’ai tenté de le faire avancer, mais c’est encore reporté parce qu’on priorise d’autres établissements ailleurs et pas nécessairement en région. »

Elle ajoute que le dernier remaniement ministériel aurait pu être une occasion de nommer des députés de la Gaspésie à des postes de ministres.
« Le premier ministre aurait eu l’occasion de nommer des gens. Ça démontre le peu de considération pour cette région. »
Perte de confiance
Le lien de confiance envers le premier ministre caquiste a commencé à s’effriter pendant la gestion de la réforme du régime forestier. La députée indépendante soutient qu’elle répondait à une commande de son gouvernement lorsqu’elle a mis en place le projet de loi 97.
« Pour moi, c’était difficile à comprendre et je n’ai pas eu d’explications claires. C’est devenu évident que je ne pouvais pas continuer avec ce leadership. Nous avons besoin, pour la pérennité de la CAQ, d’avoir une réflexion lucide et claire sur l’avenir du parti. J’invite le premier ministre à réfléchir à un plan de relève. »
La CAQ a trois députés en moins depuis son remaniement ministériel du 11 septembre dernier. En plus de Maïté Blanchette Vézina, Andrée Laforest et Pierre Dufour ont aussi quitté le parti.