David Lauzier renaît grâce à sa greffe
L’ébéniste rimouskois obtiendra bientôt son congé de l'hôpital
L’ébéniste rimouskois David Lauzier a reçu un nouveau cœur, il y a un peu plus d’un mois, à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Depuis, ses progrès étonnent les médecins.
Il devrait obtenir son congé de l’hôpital d’ici la fin de la semaine, un rétablissement rapide après une transplantation cardiaque. Conscient de sa chance, David veut profiter pleinement de cette nouvelle vie.
Dès les premiers mots de notre entretien, David rit de bon cœur. La vie lui offre une seconde chance qu’il ne compte pas gâcher. Le 23 juillet, lors d’une visite d’évaluation, son cœur ne fonctionnait plus qu’à 10 % de sa capacité.
« Tu arrives ici, puis d’un coup, c’est la jaquette, les branchements partout, les soins intensifs et les dialyses. Tu ne peux plus bouger de ton lit. »
Sa conjointe, Annie, admire son courage. « Je lui dis souvent : David, moi je ne serais pas capable de subir tout ce que tu subis. Mais c’était ça ou la mort. Alors, une fois qu’il n’y avait plus le choix, la greffe est devenue la seule option. »
Puis est venue l’attente, la période la plus difficile, dit-il. Classé à 3,5 sur une échelle de 4, son cas était critique. Le 20 août, les médecins lui ont annoncé qu’un cœur était disponible.

« Il était destiné à un jeune de 23 ans, classé 4, mais il n’était pas compatible pour lui. C’est moi qui l’ai eu. Je suis chanceux, très chanceux. »
À son réveil, il a pris la mesure de ce qui venait de se produire. « La première pensée, c’est de dire que je suis vivant ! Tu sais que c’est un nouveau cœur qui bat, tu le sens. L’autre n’est plus là. C’est une sensation unique, comme si tu étais mort un moment, puis revenu. C’est là que tu prends conscience de la chance que tu as. »
Confiance et espoir
David se décrit comme un battant. Il fait confiance aux médecins et accepte sans se plaindre les nombreux examens quotidiens.
« J’endure beaucoup la douleur, mais c’est l’usure de tout ça, l’esprit qui ne se repose jamais, qui est dur. Des fois, ça fait la file à la porte pour m’examiner. »
Cette confiance, il l’a développée très tôt. En 1972, à seulement 4 ans, il avait déjà passé trois mois au même institut pour soigner une péricardite, un virus qui attaquait l’enveloppe de son cœur. Les médecins lui avaient sauvé la vie une première fois.

Évidemment, le chemin est encore long. La première année reste critique pour les greffés. Pour l’instant, aucune trace de rejet n’a été détectée.
« Il a vraiment le caractère de quelqu’un qui veut vivre, explique Annie. Il ne veut pas trop envisager les complications. Dans sa tête, ça va bien aller. »
La principale inquiétude demeure l’état de ses reins, fragilisés par des mois d’insuffisance cardiaque. David doit encore subir des dialyses, mais les signes sont encourageants.